Le projet de construction du tunnel sous le détroit de Gibraltar, reliant le Maroc à l’Espagne, est remis sur les rails. Après des années d’attente, des études préliminaires ont été lancées, offrant des perspectives prometteuses pour faciliter les échanges entre l’Europe et l’Afrique.
Le projet de construction d’un tunnel reliant le Maroc à l’Espagne à travers le détroit de Gibraltar, d’une ampleur exceptionnelle, semble enfin relancé en force. Cette initiative, longtemps restée en suspens, a pris de l’ampleur suite à un appel d’offres lancé par le gouvernement espagnol pour la location de quatre sismomètres. Ces appareils, dont la location représente un investissement de 488 000 euros, sont destinés à étudier les fonds marins du détroit, étape indispensable à la faisabilité du projet. En effet, l’enjeu est capital, car ce tunnel serait non seulement une prouesse technique de dimension mondiale, mais aussi un levier stratégique pour les relations entre l’Europe et l’Afrique.
Bien que ce projet soit l’un des plus ambitieux et des plus complexes de l’histoire de l’ingénierie moderne, les gouvernements du Maroc et de l’Espagne sont déterminés à le mener à bien. Les autorités des deux pays ont confirmé leur volonté commune de réaliser ce projet pharaonique qui, s’il voit le jour, marquerait une avancée majeure dans les infrastructures de transport entre les deux continents. Le tunnel, qui pourrait bien changer la donne en termes de mobilité et de commerce, est aujourd’hui dans une phase avancée de préparation, avec la mise en œuvre d’études géologiques et expérimentales pour la réussite du projet.
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Le gouvernement espagnol a donc décidé de louer les quatre sismomètres nécessaires pour examiner en profondeur les fonds marins du détroit de Gibraltar. La Société espagnole d’études sur les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA), responsable de ces recherches, a précisé que ces équipements sont essentiels pour mener des investigations sismotectoniques dans cette zone géologiquement particulièrement sensible. Selon les médias, ces travaux seront réalisés au cours des six prochains mois, une fois les instruments livrés à l’Institut royal et observatoire marin de San Fernando, près de Cadix, où seront effectuées les analyses.
Le projet, qui date de plusieurs décennies, a également bénéficié d’un nouveau souffle grâce à la visite en mars dernier d’Oscar Puente, ministre espagnol des Transports, au Maroc. Ce voyage a permis de renforcer la coopération entre les deux nations et de raviver l’engagement des deux côtés pour faire de ce tunnel une réalité, longtemps mise de côté pour diverses raisons. Au cours de cette réunion, le ministre espagnol a souligné l’importance stratégique de ce projet pour les entreprises espagnoles, qui y voient une opportunité unique de participer à la construction d’une infrastructure capable de transformer profondément les échanges commerciaux et la circulation des marchandises entre l’Europe et l’Afrique.
Pour rappel, le projet, tel qu’envisagé, consiste en un tunnel de 42 kilomètres de long, dont près de 28 kilomètres seraient sous l’eau, reliant Punta Paloma, en Espagne, à Punta Malabata, au Maroc. Ce tracé a été choisi pour sa simplicité, qui réduirait à la fois les coûts et la complexité des travaux. Le tunnel serait composé de trois tubes : deux destinés au transport ferroviaire de passagers et de marchandises, et un troisième réservé aux services et à la sécurité.
La SECEGSA estime que le tunnel pourrait être opérationnel entre les années 2030 et 2040, si les différentes étapes de conception et de construction sont achevées dans les délais. Ce projet n’est pas sans rappeler les premiers accords signés entre le Maroc et l’Espagne en 1980, visant à établir un lien fixe entre les deux continents. A cette époque, les deux pays avaient déjà créé des sociétés nationales pour étudier la faisabilité du projet, notamment la SECEGSA pour l’Espagne et la SNED (Société nationale pour l’étude du détroit de Gibraltar) pour le Maroc.