Inventivité du langage oral des jeunes
En second lieu, le terme « consentement » rappelle les violences sexuelles faites aux femmes. Selon le jury, il est - de reconsidérer, ainsi, le proverbe « Celui qui ne dit rien consent ». Ce changement de paradigme est en cours dans notre société.
Troisièmement, le « quoicoubeh » a convaincu par sa fraîcheur juvénile. L’interjection sans véritable sens, lancée sur le réseau social Tiktok, a connu un succès aussi brutal qu’éphémère auprès des adolescents. Ces derniers s’en servent pour piéger leurs camarades lorsqu’ils prononcent le mot « quoi ? en réaction à des commentaires incompréhensibles.
Le jury rend ainsi hommage à l’inventivité du langage oral chez les jeunes et à leur capacité à enrichir – même de manière éphémère – la langue française.
Fraude aux droits populaires au-delà de Sarine
En Suisse alémanique, le mot de l’année est « Unterschriften-Bschiss » (tricherie dans la collecte des signatures). Cette expression précède « plongeurs » (divers, pour souligner la diversité) et « Murgang » (débris massifs). En Suisse italienne, « non binario » (« non binaire ») a supplanté « allerta meteo » (alerte météo) et « nomofobia » (de l’anglais « no mobile phobia », peur d’être séparé de son téléphone portable.
Dans les vallées romanches, c’est le « segundimorant : a » (« résident secondaire ») qui l’a emporté, devant le « vegliadissem » (néologisme équivalent à « l’âgisme ») et les festivitads (festivités).
Pour déterminer les mots de l’année, les scientifiques de la ZHAW analysent la base de données vocale suisse Swiss-AL et établissent, pour chaque langue nationale, les 30 mots qui ont été utilisés plus fréquemment ou de manière significativement différente en 2024 par rapport aux années précédentes. Un jury de professionnels sélectionne ensuite les trois mots les plus marquants dans cette liste, à partir des propositions du public et sur la base de leur propre expérience.