Analyse et réactions de la situation par les sénateurs Denis Bouad et Laurent Burgoa. Députés Gillet et Meizonnet. Et le leader communiste de Nîmes, Vincent Bouget.
Ce lundi, le Premier ministre a pris la responsabilité de son gouvernement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. Deux formations, le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, ont annoncé le dépôt d’une motion de censure qui expose désormais Michel Barnier et son équipe à la démission… Les réactions politiques dans le Gard sont nombreuses.
Sénateur PS Denis Bouad : « Je prends note de la décision de Michel Barnier d’utiliser le 49,3 pour l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il se retrouve ainsi exposé à la censure de l’Assemblée nationale. Cela marque l’échec de ce gouvernement à établir des majorités autour des textes budgétaires. La volonté de négocier exclusivement avec la base commune et l’extrême droite a rendu le Premier ministre prisonnier des volontés de Marine Le Pen avec le résultat que l’on voit dans la crise budgétaire. à laquelle nous sommes confrontés. Maintenant vient une crise politique. Sur ces deux points, la responsabilité du président de la République est immense. Dans les jours et les semaines à venir, ce sera aux socialistes de faire des propositions afin de trouver une voie qui nous permettra d’apporter des fonds ! la nation d’un budget et ainsi répondre à l’incertitude et à l’anxiété des citoyens, des entreprises, des agriculteurs, des collectivités… »
Député RN Nicolas Meizonnet : « Lorsque Michel Barnier a été nommé Premier ministre, il savait qu’il n’avait pas de majorité et qu’il allait devoir composer avec les forces de l’opposition. Le Rassemblement national constitue justement, grâce à ses 11 millions d’électeurs lors des dernières élections, la première formation d’opposition à l’Assemblée, mais aussi la plus constructive. Nous sommes les seuls à voter pour tous les textes et toutes les propositions qui nous semblent être dans l’intérêt des Français, quel qu’en soit le cas. étiquette politique qui les porte. La censure gouvernementale ne se fera donc pas par principe ou par dogmatisme, mais parce que l’on constate que le budget de l’État comprend des mesures injustes et contre-productives. Notre groupe a fait de nombreuses propositions pour améliorer ce texte. Nous en avons proposé de nouveaux. des revenus, des économies et nous voulions réorienter certaines dépenses. Cependant, nous avions des lignes rouges et celles-ci ont été franchies. Nous avons refusé par exemple la désindexation des retraites, mais en utilisant le 49.3, le gouvernement impose cette mesure par la force. Compte tenu du contexte actuel, nous avons considéré que le projet de financement de la Sécurité sociale 2025, tout comme le projet de loi de finances, devait absolument éviter de s’attaquer au pouvoir d’achat des Français ou à la compétitivité des entreprises. . Or, le gouvernement envisage de faire les deux, même si nous sommes l’un des pays les plus taxés au monde et que notre dette a augmenté de 1 000 milliards d’euros depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Il est donc dans l’intérêt de notre pays et de la relance budgétaire que nous votions la censure d’un gouvernement qui aura incarné la continuité d’une politique que les Français ont pourtant très largement sanctionnée en juin dernier lors des différentes élections.»
Sénateur LR Laurent Burgoa : « Le Premier ministre vient d’initier le 49.3 sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. En l’absence de majorité absolue, les oppositions (gauche et extrême gauche d’un côté et RN de l’autre) ont annoncé leur intention de déposer une motion de censure dont la France a besoin. stabilité au moins jusqu’en juillet 2025, date à laquelle de nouvelles élections législatives seraient possibles. Comment la gauche républicaine, souvent très moralisatrice envers la droite, pourra-t-elle justifier d’associer ses votes à celui de l’extrême droite ? Si tel était le cas, nous ne pourrons plus accepter de leçons de morale de cette gauche soumise aux Insoumis. Fidèle à mes convictions gaullistes, j’appelle chaque député à prendre sa décision dans l’intérêt du Pays. et nos concitoyens qui attendent une certaine stabilité face à une situation financière sans précédent en France. Le seul responsable de cette situation est Emmanuel Macron, le Président de la République suite à sa décision irresponsable de dissoudre l’Assemblée Nationale, le gouvernement. de Michel Barnier ne doit pas être victime de la situation politique dans laquelle Emmanuel Macron a mis le pays.»
Le député RN Yoann Gillet : « Le Rassemblement national a continué de proposer des mesures et un contre-budget composé de 57 propositions, qui auraient permis à la France d’avoir un budget respectueux des Français. En votant pour le Rassemblement National, 11 millions d’électeurs ont formulé des revendications concernant le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité et les retraites. Jusqu’au bout, le Rassemblement national a demandé au gouvernement de tenir compte de ses 10 lignes rouges Le Premier ministre, tout en restant sourd. aux revendications du RN et en rejetant son amendement concernant le renoncement total à la désindexation des retraites, a fermé la porte à un compromis qui aurait permis d’améliorer en partie le budget afin d’éviter le pire. Respect des électeurs du Rassemblement National n. L’incertitude dans laquelle s’engage la France est seule responsable d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal. C’est le « parti unique » (de LFI à LR en passant par la Macronie), issu d’une alliance du déshonneur. lors des élections législatives, seul responsable de la situation. Le Rassemblement national ne peut être tenu responsable ni de la crise institutionnelle, ni de la crise économique. La stabilité ne consiste pas à accepter l’inacceptable. Parce que le budget que Michel Barnier a voulu imposer d’ici 49.3 est un budget d’injustice fiscale, de rupture sociale et d’aggravation du déficit, et parce que le gouvernement n’a pas été à la hauteur de la situation politique française, les députés du Rassemblement National voteront sur la censure mercredi.
Vincent Bouget, vice-président PCF au Conseil départemental du Gard : “ Déshonneur et défaite. Après le déshonneur d’avoir mis le Rassemblement national au centre du débat alors qu’il avait été écarté par les Français en juillet dernier, Barnier et son gouvernement doivent désormais connaître la défaite. Après tout, cela ne fera que rendre compte de la réalité d’un gouvernement minoritaire nommé par un président irresponsable qui a opté pour des choix insupportables pour la grande majorité de la population. Gageons désormais que les députés de gauche se montreront à la hauteur et que les démocrates pourront participer à une issue heureuse pour notre peuple.»