Les planètes pourraient-elles être alignées pour cela nouvelle saison des truffes ? Il semble que oui. Selon Véronique Michelet, présidente du Syndicat des trufficulteurs du Vaucluse, tout s’annonce bien : « Avec le printemps pluvieux, la terre est restée humide, ce qui germination favorisée. A cela s’ajoutent quelques pluies bien placées en été, notamment sur les secteurs de Sault, Apt, Cucuron… Des facteurs qui laissent espérer. je dirais même que c’est très prometteur“assure l’expert. Autrement dit, nettement mieux que l’année dernière où la saison avait très mal démarré avant de se redresser en janvier.
En visitant de nombreux champs de truffes, elle a noté « belles brûlures ». Comprendre les zones autour des arbres où une partie de la végétation disparaît, ne laissant que ce qu’on appelle les plantes « compagnons » comme le Sedum ou la Fétuque.
« C’est le signe qu’il y a une bonne activité dans le mycélium. C’est très rassurant, d’ailleurs, par endroits, le terrain est bosselé. Ici aussi, c’est le signe d’une présence en surface.»
Un constat confirmé par les deux premiers marchés de gros organisés à Carpentras : « Pour le premier, il a échangé 25 kg, puis 50 kg lors du second. C’est le double l’année dernière.
« Confiant et optimiste »
« Force est de constater que la truffe n’est pas encore arrivée à maturité. Il intéresse les courtiers en vue de son traitement. En revanche, pour le consommateur il vaut mieux attendre mi-décembre. Actuellement, le melanosporum n’a pas encore sa couleur noire, il est encore blanc et gris. Deux ou trois petites gelées leur permettraient d’affiner», indique Véronique Michelet, espérant néanmoins qu’un grand froid ou de fortes pluies ne surviennent pas.
« Un -15 degrés entraînerait des pertes principalement en surface et un excès d’eau, une pourriture mortelle. Au syndicat, nous restons néanmoins très confiant et optimiste.»
Et pour développer la production, informer et former les trufficulteurs, le syndicat se mobilise en participant notamment à deux programmes nationaux de recherche financés par FranceAgriMer. « L’une, dirigée par Claude Murat de l’INRAE de Nancy, étudie la reproduction des spores et l’impact de l’ensemencement avec des truffes broyées ; l’autre, dirigé par Franck Richard, du CNRS de Montpellier, étudie l’écologie des brûlés et des plantes compagnes.« Plusieurs truffières du Vaucluse devraient participer à l’opération.
« Diamant noir » en Vaucluse
Dans un autre domaine, le syndicat lancera la troisième saison de sa marque : « Diamant noir du Vaucluse ». Présidée par Nicolas Monnier, cette signature vise à garantir une truffe de qualité, récoltée à maturité, vendue sept jours maximum après la cueillette et au prix du marché, selon un cahier des charges signé par une dizaine de trufficulteurs.
A retrouver lors des fêtes, foires et marchés, notamment à Pernes-les-Fontaines (Trufolio), Tour-d’Aigues, Ménerbes, Carpentras et Vaison-la-Romaine. Cette nouvelle opération sera officiellement lancée le 6 décembre prochain dans la capitale du Comtat.
Plus d’informations ici et [email protected]