« Il reste encore beaucoup de travail à faire avant les Championnats du monde » – .

« Il reste encore beaucoup de travail à faire avant les Championnats du monde » – .
« Il reste encore beaucoup de travail à faire avant les Championnats du monde » – .

Le week-end dernier, au Haras du Pin, le pilote français Tony Ecalle a remporté le CAI3* dans la catégorie « Attelage à un cheval » avec Kensington. Cette épreuve d’attelage internationale, également support du championnat de France, lui a permis de remporter son deuxième titre de champion de France dans cette catégorie. Un titre qui ne lui fait pas oublier son objectif numéro un : les championnats du monde.

Félicitations pour votre titre de champion de France d’attelage en simple. Dans quel état d’esprit abordiez-vous cette compétition ?
Pour être tout à fait honnête, je suis arrivé au Haras du Pin sans même penser au championnat de France. Dans ma tête, je ne pensais qu’à la dimension internationale de la compétition et je ne m’attendais pas à faire un si bon résultat. Cette année, comme les championnats du monde dans ma catégorie ont lieu en septembre, au Haras du Pin aussi, les championnats de France ont lieu plus tôt dans l’année. Comme j’ai construit ma saison avec les Championnats du Monde comme objectif numéro un, j’ai un peu fait l’impasse sur ce championnat de France. Mais évidemment, je suis très content du résultat.

« Les conditions météorologiques ont rendu le sol assez glissant »

Vous avez terminé cinquième à l’issue de la première épreuve, le dressage. Étiez-vous satisfait de votre performance à la sortie de la piste ?
J’ai eu un sentiment mitigé. Mon cheval est jeune et manque encore d’expérience, il a fait moins de dix internationaux dans toute sa carrière, mais j’ai fait des erreurs que je n’aurais pas dû faire, dont une au pas qui m’a particulièrement déplu.

Le marathon s’est déroulé dans des conditions météo que l’on pourrait qualifier de capricieuses. Est-ce que cela a été perturbant pour vous et votre cheval ?
Je dirais que malgré la pluie, nous avons couru dans de bonnes conditions. Les deux jours précédents, il faisait très chaud mais le samedi du marathon, il faisait autour de 19°C. C’est idéal pour les chevaux et ça n’impacte pas trop leur physique. On sait tous que le terrain du Haras du Pin est exigeant donc courir le marathon à 19°C est une très bonne chose. Concernant mon épreuve, nous avons eu de la pluie pendant 20 ou 25 minutes en fin d’épreuve. Cela a provoqué un peu de chaos et a rendu le terrain assez glissant, mais les conditions étaient les mêmes pour tous les meilleurs couples de l’épreuve car nous partons à l’opposé du classement provisoire.

« Kensington donne tout ce qu’il peut, parfois même trop »

Votre cheval pourrait-il être perturbé par de telles conditions ?
Non, cela n’a aucun impact sur lui. J’ai la chance d’avoir un cheval qui est fantastique. Sans lui, je ne ferais pas ce que je fais actuellement. On peut toujours dire que c’est le conducteur qui fait le travail, mais si on n’a pas un bon cheval, on ne peut pas obtenir les résultats que j’obtiens en ce moment. Quand il est dans la calèche, il donne tout ce qu’il peut, parfois même un peu trop.

Est-il de ces chevaux qui flirtent parfois avec la surenchère ?
Oui, il va vouloir se donner et aller un peu plus vite au galop alors qu’il ne faut pas, il va vouloir aller dans une porte qui n’est pas pour lui, prendre des initiatives de lui-même parce qu’il veut y aller et bien faire. Ce n’est pas toujours facile de mener des chevaux comme ça car il faut être très vigilant sur tout.

Parlez-nous de votre cheval : qui est-il, d’où vient-il et quelles sont ses qualités ?
Kensington, surnommé Kenny par ses amis, est un KPWN de 9 ans originaire des Pays-Bas. Je travaille avec un ami néerlandais depuis 2011. C’est lui qui me trouve tous mes chevaux. Quant à Kenny, il a de nombreuses qualités. Il est exceptionnel, gentil, démonstratif… Il veut toujours bien faire et il est très cool. Quand il n’est pas dans la voiture d’attelage, quand je l’emmène au paddock ou ailleurs, il est plus que basique. Parfois, je l’appelle même Bob Marley tellement il est cool (des rires)Il n’est pas du tout émotif et reste absolument le même partout, ce qui est formidable. Il faut encore améliorer la qualité de son rassemblement. Sur la construction physique, il n’est ni en retard ni en avance, je pense qu’il est dans une progression normale.

« J’ai beaucoup travaillé sur la maniabilité »

Avec Kenny, vous avez pris la tête de la compétition en toute fin de match, à l’occasion d’une manipulation dont vous êtes sorti sans pénalité. (le meneur canadien, alors en tête, s’est vu accorder 3 points pour une balle renversée, ndlr)Est-ce un test avec lequel vous êtes à l’aise ?
J’ai souffert d’un problème d’épaule qui a entraîné des complications. J’ai dû apprendre à diriger d’une seule main. Depuis deux saisons, nous faisons des stages fédéraux à Lamotte-Beuvron et j’ai beaucoup travaillé le maniement. J’ai souffert, j’ai pleuré parfois parce que je n’y arrivais pas. Mais j’ai continué à travailler à la maison. Je faisais du maniement presque tous les jours ou tous les deux jours.
L’année dernière, j’ai fait une compétition à Sélestat. Je l’ai gagnée mais j’ai fait tomber trois ballons, ce qui est beaucoup trop. Le sélectionneur national (Félix-Marie Brasseur, editor’s note) ma dit « La manipulation est de deux balles maximum par saison « Je peux vous dire que quand il m’a dit ça, je me suis remis très sérieusement dedans. Avant mon problème de bras, je n’avais pas trop de difficultés, je faisais de très bonnes manœuvres. Mais j’arrive à revenir en compétition. Je m’entraîne beaucoup pour ça et heureusement le travail paye.

Prochain objectif pour Tony Ecalle et Kensington : les championnats du monde, toujours au Haras du Pin. © Mélanie Guillamot

« Je reste très calme, serein et serein »

A quoi va ressembler la suite de votre saison d’ici les Championnats du Monde du Haras du Pin ?
Bien sûr, on va travailler dur à domicile. Ensuite, il y aura une compétition à Chablis (89) et elle sera importante. C’est la seule compétition que nous aurons avant les Championnats du Monde. Il devrait y avoir une belle concurrence.

Etant donné que vous avez particulièrement brillé lors de cette compétition internationale, vos attentes pour le championnat du monde sont-elles plus élevées ?
Non, je reste très calme, posé et serein. Le sélectionneur national m’a appelé lundi matin pour avoir mon ressenti. Je lui ai dit qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire et que ce n’était pas parce qu’on avait gagné une compétition que tout était fait. Loin de là ! Je pense même que, si on regarde les statistiques des dernières années, ceux qui ont fait de bonnes performances dans des compétitions avant une échéance comme les Championnats du monde ne sont pas forcément ceux qui les ont gagnés. Évidemment, je suis très content d’avoir gagné cet international car je ne m’y attendais pas du tout. Mais je reste serein, tout peut arriver lors d’un championnat du monde, aussi bien pour moi que pour les autres.

Pour consulter tous les résultats du CAI3* du Haras du Pin, cliquez ICI.
Nos actualités liées à l’attelage sont disponibles dans notre rubrique dédiée.

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