L’histoire commence en août 2023, oui elle remonte un peu en arrière. Lorsque la Fédération française d’athlétisme (FFA) a adressé à toutes les commissions de France et d’Outre-mer sa demande d’une refonte des statuts, notamment du choix des bulletins de vote électoraux, l’objectif était de se conformer à une nouvelle loi du sport et que chacun travaille la de la même manière. Deux choix de scrutin étaient proposés.
« Quant au CD 33, nous avions connu un précédent mandat mouvementé avec une impasse lors d’un vote où le comité directeur proposait un candidat à la présidence que l’assemblée générale n’avait pas approuvé », rappelle le président du comité. , Olivier Mauffrey, suspendu de toutes ses fonctions (il était aussi président du club de Léognan) depuis le 7 novembre. C’est d’ailleurs après ce blocage que j’ai été élu. Nous avons voulu éviter de revivre cela et avons fait des propositions à la FFA. »
2/3 de la discorde
De septembre 2023 à juin 2024, les deux parties échangent. Puis, dans un contexte électoral imminent – les élections à la tête de la FFA sont prévues du 9 au 14 décembre – et de soutien à des listes nationales opposées au sein du CD 33, le climat s’est tendu. La FFA a finalement décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire, le 13 septembre, pour soumettre les deux choix de scrutin au vote des clubs girondins. Le président de la FFA, André Giraud, a fait le déplacement.
Cependant, aucun des deux choix n’a obtenu la majorité des 2/3 requise par la réglementation. Le comité directeur de la Fédération s’est ensuite réuni le 24 septembre pour trouver une solution. Olivier Mauffrey a demandé à assister à cette réunion. En vain. Il a envoyé une lettre pour proposer une solution finale proche de la demande initiale de la Fédération. Aucune réponse. « Sans cette majorité des 2/3, le blocage était clair et le comité ne pouvait pas fonctionner, d’où le placement sous tutelle décidé par moi et mon comité directeur », résume André Giraud.
Le comité de Gironde a voulu se défendre. Par l’intermédiaire de Maître Matthieu Barandas, il a saisi le tribunal administratif de Bordeaux le 7 octobre, au fond et en référé, pour demander une suspension de la tutelle. Dans sa plaidoirie du 14 novembre, l’avocat a notamment souligné l’absence d’argumentations contradictoires, l’insuffisance des arguments de la Fédération et s’est interrogé sur la légalité de la décision. Le juge a estimé qu’il n’y avait aucun doute sur la légalité de la décision et a rejeté la demande. La procédure sur le fond est toujours en cours.
“S’ils ne rentrent pas dans le rang”…
« Toutes les commissions ont adopté les statuts sauf la Gironde », regrette André Giraud. Mais la situation de blocage était là et s’ils ne rentrent pas dans le rang, ils seront placés sous surveillance, c’est ce que dit le règlement intérieur de la Fédération. » Or, aucune ligne des 19 pages du règlement ne porte cette mention. C’est normal, cela ne peut être mis en place qu’après avoir saisi le tribunal. Et la Fédération le sait puisque, le 21 octobre, elle a adressé un courrier au comité girondin pour le prévenir de son renvoi devant ce fameux tribunal, non pas pour le placement sous tutelle mais pour le niveau supérieur de sanction administrative : l’administration provisoire. « Les arguments des salaires impayés et de la mise en danger du comité ont été avancés, tout cela est faux », se défend Olivier Mauffrey. La mesure a été officiellement mise en place le 7 novembre pour une durée de 6 mois avec un comité directeur qui est désormais chargé de gérer le comité.
Le dernier front procédural concerne donc Olivier Mauffrey, suspendu de ses fonctions par le président de la Fédération. “La majorité des 2/3 n’a pas été trouvée par les clubs votants et en tant que président du comité, M. Mauffrey était responsable de son bon fonctionnement”, explique André Giraud. Ce qui n’est plus le cas. » Y aurait-il des bons et des mauvais votes et Olivier Mauffrey serait-il responsable selon la FFA ? «J’essaie de prendre du recul», répond-il. Même si en même temps, j’envisage de porter plainte pour faux et usage de faux contre la Fédération suite à un rapport étrange d’un comité directeur le 21 octobre. Quatre membres m’ont dit qu’ils n’étaient pas au courant et deux que ce qui était écrit le savait. ne correspondent pas du tout à ce pour quoi ils ont voté. Il y a des jours où je me demande si ça vaut le coup et d’autres où je me dis qu’il faut arrêter ces méthodes autoritaires et qu’il faut réformer le fonctionnement de la fédération.
Et l’athlétisme dans tout ça ? Autrefois menacés par le flou créé par un placement sous tutelle qui n’a jamais été appliqué alors au moment de la mise en place du comité directeur, les deux critères junior et minime prévus ce week-end, à Bordeaux-Lac, devraient bien avoir lieu.