Particulièrement vétuste, une ferme longtemps squattée par les zadistes a été détruite dans la semaine. Le site abandonné s’était transformé en décharge en pleine campagne.
Le site était un lieu de rassemblement et de lutte. Il n’en reste plus rien aujourd’hui. La préfecture de Loire-Atlantique a procédé à la démolition du mas dit de La Freusière, dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, lors d’une opération spéciale sous haute surveillance, déployée entre le mardi 26 et le jeudi 28 novembre. Le préfet a justifié cette décision. l’intervention du « des risques importants en termes de sécurité, de santé et de protection de l’environnement » présenté par cette ferme abandonnée. Propriété de l’Etat, le site avait été squatté depuis de nombreuses années par des militants écologistes, au point de devenir l’un des symboles de l’ancienne zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.
Malgré les différents projets culturels et sociaux menés par les zadistes, le site est tombé en ruine jusqu’à être victime d’un incendie en 2020. Devant le bâtiment vétuste au toit effondré, des tas d’ordures gisaient éparpillés autour des restes de feux de camp. , comme une décharge sauvage. Plusieurs véhicules abandonnés – un bus et des caravanes – se trouvaient également sur place. Finalement, le chantier était plein d’amiante.
« Un nouveau Larzac »
Selon la préfecture, cette opération sensible – déployée à proximité d’autres squats néo-zadistes – est préparée depuis la fin de l’été. Plusieurs patrouilles de gendarmerie nationale ont vérifié l’absence de squats sur le site, offrant ainsi une fenêtre d’opportunité pour intervenir et évacuer La Freusière. Des sociétés spécialisées dans le désamiantage ont été contactées dans le cadre de l’opération. Cela a permis d’évacuer 18 tonnes de déchets – dont du matériel électronique – et 4,5 tonnes de ferraille, sans compter les gravats du bâtiment et 80 pneus. Jeudi après-midi, le terrain boueux et parfaitement nivelé a été rendu à la nature.
L’intervention de la préfecture intervient alors que le département a décidé, le mois dernier, de régulariser un premier lot de logements illégaux occupés par des néo-zadistes, contre l’avis des maires de Notre-Dame-des-Landes et de Vigneux-de-Bretagne. Les édiles ont dénoncé la complaisance de la majorité écosocialiste du département envers les militants écologistes, et déploré la justice à géométrie variable protégeant les sites squattés. « Vous avez des gens, sur la ZAD, qui s’imaginent dans un nouveau Larzac et comptent vivre comme ils l’entendent, c’est-à-dire dans des cabanes en zone humide »s’était indigné en octobre Jean-Paul Naud, maire (sans étiquette) de Notre-Dame-Des-Landes.