Le procès de l’opératrice du service médical d’urgence débute ce jeudi – .

Le procès de l’opératrice du service médical d’urgence débute ce jeudi – .
Le procès de l’opératrice du service médical d’urgence débute ce jeudi – .

« J’ai terriblement mal au ventre », « je vais mourir… », a alors murmuré Naomi, peinant à s’exprimer. « Oui, tu vas mourir, certainement un jour comme tout le monde », a rétorqué la régulatrice, employant « un ton dur, intimidant et inapproprié face aux demandes d’aide répétées », selon Igas. Avant de raccrocher.

A l’issue de la conversation, le régulateur n’avait pas transmis l’appel à un médecin régulateur, contrairement à ce que la procédure imposait en cas de douleurs abdominales et n’avait posé “aucune question” pour apporter des informations sur “l’état clinique du patient”, avait pointé l’Igas. Cette affaire avait suscité une vague d’indignation nationale après la diffusion d’enregistrements des conversations téléphoniques quelques mois plus tard dans les médias et sur les réseaux sociaux.

« Aucun lien de cause à effet »

L’opératrice, suspendue définitivement du Samu, a été mise en examen lors de l’information judiciaire pour non-assistance à personne en danger. L’enquête avait également été ouverte pour « homicide involontaire ». Mais selon l’expertise scientifique, il n’y a « aucun lien de causalité » entre le retard de prise en charge de la jeune femme et son décès. Naomi Musenga était déjà « au-delà de toutes ressources thérapeutiques au moment du premier appel au Samu », précise l’enquête.

L’opératrice de 60 ans devra également répondre uniquement de non-assistance à personne en danger, pour « ne pas avoir respecté les protocoles » de soins « et les bonnes pratiques » du Samu, selon le parquet. Elle encourt cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Son avocat Olivier Grimaldi conteste ces poursuites et regrette également que l’employeur ou les supérieurs de sa cliente n’aient pas été poursuivis.

« On ne peut qu’être surpris qu’elle soit la seule personne inculpée dans cette affaire », a-t-il déclaré en mai. « Dans un hôpital, il y a une chaîne de responsabilité. Beaucoup auraient dû faire face à leurs responsabilités, et non laisser un agent de catégorie C seul face aux événements qui se sont déroulés. »

« Je pensais juste à ça »

La famille de la victime a, pour sa part, exprimé sa satisfaction de voir cette procédure aboutir à un procès. « Nous attendons cela, car il faut passer à autre chose. Depuis plusieurs années, je n’ai pas une vie décente, je ne pensais à rien d’autre tout le temps », a déclaré Louange Musenga, la sœur de la victime.

Elle a toutefois aussi regretté que l’opérateur ait été le seul à être renvoyé devant la justice. « Il y a toute une chaîne de responsabilités qui n’a pas été identifiée », a-t-elle estimé. En effet, le rapport de l’Igas avait pointé de « graves dysfonctionnements » au sein du Samu 67 et déploré qu’aucun « événement indésirable grave » n’ait été signalé à l’Agence régionale de santé. Son directeur avait démissionné.

 
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