UNAu début, j’ai paniqué, je pensais que j’allais rendre une feuille blanche, puis j’ai commencé à écrire et les mots sont venus.“Je suis une lycéenne, je …
En premier, elle a choisi la spécialité Lettres, Sciences humaines et Philosophie. Avec 44 autres étudiants inscrits dans cette option, Niko a dû rédiger un texte pendant trois heures en répondant à cette question : « Que serions-nous sans l’aide de ce qui n’existe pas ? » Un problème, clin d’œil à Paul Valéry, posé dans le contexte du 16et édition du concours Jacqueline Maillet.
« Ils ne sont pas seulement présents sur les réseaux sociaux »
Ce concours interne au lycée Masséna a été créé en 2008 à l’initiative d’une ancienne élève, Jacqueline Maillet, qui, à son décès, a fait un don à son ancien lycée de Nice pour récompenser une production littéraire d’un élève de première. Chaque année, les trois lauréats se partagent 2 000 euros (400 euros pour le 3e).et600e pour le 2e et 1 000e pour le 1est).
Dessin, calligramme, rédaction… les élèves sont libres de choisir le format. Un seul mot d’ordre : soyez créatif et original. « L’idée est de s’éloigner du baccalauréat français auquel ils préparent »explique Muriel Jourdan, l’une des deux professeurs de français, membre du jury, avec Aurélien Lassalle.
« Je trouve ça formidable que les gens aient encore envie d’écrire et de lire à leur âge. On dit souvent qu’ils ne lisent plus, ce n’est pas vrai ! On en a la preuve ici. Ils ne sont pas seulement sur les réseaux sociaux. »commente le principal.
« C’est une vraie écrivaine »
En juin, dans la grande salle René-Cassin à l’entrée de l’établissement, les trois lauréats ont retrouvé leurs deux professeurs de lettres et la proviseure adjointe pour la remise des prix.
Niko, Ninon et Ludivine disent à l’unisson : « Le sujet était compliqué à comprendre mais à la fin nous avons tous répondu que nous ne serions rien sans l’aide de ce qui n’existe pas ! » Tout l’art est de l’exprimer à sa manière.
« L’argumentation n’est pas mon point fort, alors j’ai imaginé »commente celle qui a terminé première du concours. Dans sa nouvelle, Niko met en contraste les rêves d’un enfant de 8 ans, Neumo, avec la réalité de son père qui a vécu la guerre. Elle veut devenir écrivain. « L’idéal serait d’en faire mon métier, mais c’est très difficile. »dit celle qui écrit depuis l’âge de 6 ans. «Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup le dictionnaire illustré.»
Les deux professeurs de français précisent « Nous avons apprécié sa puissance d’imagination et son style particulier. C’est rare chez une étudiante de première année. »Et le directeur adjoint a ajouté : « C’est une vraie écrivaine ».
Qui sera la prochaine pépite littéraire, issue de la spécialité Humanités, Lettres et Philosophie de Masséna ?
« La compétition devait durer une quinzaine d’années mais il reste encore de l’argent donc on continue »se réjouit Muriel Jourdan.