A Paris, le Front populaire appelle les macronistes à se rallier à lui – .

Paris, report

Debout au milieu de la foule place de la République, Étienne fait défiler frénétiquement les résultats sur son téléphone intelligent. Paris, Lyon, Lille… Le jeune homme de 22 ans étudie le nombre de circonscriptions où des élections pourraient avoir lieu « triangulaire » – des configurations où trois candidats devront s’affronter au second tour des élections législatives. « Il y en a beaucoup, surtout dans le Nord. Cela me fait très peur. »il confie.

Les résultats du premier tour des législatives, annoncés quelques heures plus tôt, dimanche 30 juin, lui ont fait l’effet d’un coup de massue. Le Rassemblement national d’extrême droite et ses alliés sont arrivés en tête, comme le prévoyaient les sondages (33,1%). % des voix à l’échelle nationale), suivi du Nouveau Front populaire, un groupe de partis de gauche (27,99 %). La coalition présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons) termine loin derrière : ses candidats n’obtiennent que 20,76 % voix.


Etienne, sympathisant de gauche, sur la place de la République, où le Nouveau Front Populaire a appelé à un rassemblement contre l’extrême droite.
© NnoMan Cadoret / Reporterre

Avec ces résultats, le Rassemblement national pourrait obtenir 260 à 310 sièges au parlement. La majorité absolue (289 sièges) semble donc à portée de main – sauf report des voix des grands électeurs au second tour, voire si certains candidats en situation défavorable dans les scrutins à trois se retirent. Et justement : au vu du taux de participation élevé – 66,7% % – il pourrait y avoir 285 à 315 cas de triangulaires en France [1]. Les chiffres sont bien plus élevés qu’il y a deux ans, puisque seulement huit circonscriptions avaient cette configuration lors du second tour des législatives.


Les partisans de la gauche craignent que les candidats de la coalition présidentielle refusent de se retirer s’ils arrivent troisièmes dans leur course à trois.
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Les candidats qualifiés ont désormais jusqu’au mardi 2 juillet à 18 heures pour se déclarer candidats – ou non – au second tour. « J’attends mardi avec beaucoup d’impatience. »“Je suis très inquiet depuis les troubles sur la place de la République, où le Nouveau Front populaire a appelé à un rassemblement contre l’extrême droite”, explique Etienne. Le jeune homme craint que les candidats de la coalition présidentielle refusent de se retirer, dans le cas où ils arriveraient troisièmes de leur course à trois, et conduisent ainsi à la victoire d’un candidat d’extrême droite. « Ce serait le dernier acte de tout ce qu’ils ont fait jusqu’à présent pour servir de tremplin au Rassemblement national.le jeune homme croit. Ils seront responsables devant l’Histoire. »

Le flou des macronistes

Quelques minutes après les premières estimations du vote, le Nouveau Front Populaire a annoncé sa position. « Conformément à nos principes et à nos positions constantes lors de toutes les élections précédentes, nous ne permettrons nulle part que Infirmière autorisée [Rassemblement national] pour l’emporterasserted Jean-Luc Mélenchon, figure of La France insoumise, since the QG de son parti. Par conséquent, s’il arrivait en première position alors que nous ne serions qu’en troisième position, nous retirerions notre candidature. » Il a insisté, sous les applaudissements et les acclamations. « Braves ! » militants: « En toutes circonstances, […] Notre instruction est simple, directe et claire : pas un vote de plus, pas un siège de plus pour le Infirmière autorisée ! » Du côté des macronistes, il demeure cependant un certain flou.


« Ce n’est pas une perte de temps », estime Callista.
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Dans une déclaration écrite communiquée auAFPle président de la République Emmanuel Macron a d’abord appelé à « un large rassemblement clairement démocratique et républicain » face au Rassemblement national. Depuis l’Hôtel de Matignon, le Premier ministre Gabriel Attal a alors affirmé que « pas un seul vote ne devrait aller au Rassemblement national »et a appelé à « votez pour les candidats qui défendent la République ».

Reste à savoir cependant si les deux hommes incluront les candidats de La France Insoumise dans ce rassemblement – ​​ce n’est pas, ont-ils annoncé, le cas d’Édouard Philippe et de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. En effet, depuis des années, Emmanuel Macron et ses alliés ne cessent d’affirmer que le parti de gauche serait « extrême » et ne ferait pas partie de « l’arc républicain » – contrairement aux autres partis du Nouveau Front Populaire, comme le Parti Socialiste ou les Écologistes.


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« Cela reste confus, trop confus pour les gens qui ont pourtant bénéficié de vos votes en 2017 et 2022. »a dénoncé Olivier Faure, secrétaire national du Parti socialiste, lors d’un discours prononcé en fin de soirée sur la place de la République. Il a poursuivi : « Aucun d’entre vous n’a donné sa voix à l’extrême droite, et parfois même vous avez fait l’effort de venir voter pour eux. C’est donc à leur tour de faire en sorte que l’extrême droite ne puisse pas gouverner. ! »

Même angle d’attaque de la part de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes : « Ils se disent humanistes, démocrates et républicains. ? Maintenant, nous allons voir s’ils le sont vraiment. ! Qu’ils viennent, qu’ils nous aident à construire un nouveau front républicain autour de notre programme ! »elle a dit sur scène.

L’espoir de « limiter les dégâts » 7 juillet

« On attend des macronistes la même clarté que celle qu’a dit Mélenchon. »s’exclame Roméo, 18 ans, depuis la place de la République, en brandissant le drapeau vert des Jeunes écologistes. Même si le jeune homme avoue : « Je n’attends pas grand chose d’eux. Ils n’ont pas cessé de diaboliser la France Insoumise, et par conséquent de faire preuve de respect envers le Rassemblement National. »


L’impunité des sympathisants d’extrême droite effraie Sarah, 21 ans : les résultats des élections ont « Libérez les fascistes ».
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Certains désistements sont toutefois déjà à noter. La députée sortante du Rhône, Sarah Tanzilli (coalition présidentielle), a annoncé son retrait, laissant place à un duel entre La France Insoumise et le Rassemblement national au second tour. « Nous nous retirerons partout où nos candidats ne seront pas en mesure de gagner contre les Infirmière autoriséey compris devant un candidat LFI »l’a également déclaré, plus clairement qu’Emmanuel Macron et Gabriel Attal, le sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, Xavier Iacovelli, sur le plateau de France Info.

« Parmi les gens que nous voyons tous les jours, un bon nombre d’entre eux nous détestent. »

Jusqu’à mardi 18 heures, les regards seront donc fixés sur ces désistements ou ces maintiens de candidature. Puis la prochaine échéance sera le dimanche 7 juillet, jour du second tour. Sur la place de la République, au soir du 30 juin, il y avait clairement deux camps : les pessimistes, et ceux qui se forcent à y croire. « J’ai peu d’espoir que la gauche obtienne une majorité absolue. Mais il faut au moins essayer de limiter les dégâts. »“C’est un peu comme si on était dans la rue”, explique Sylvain, 49 ans, qui appartient à la première catégorie. Son visage fermé, son âge contraste clairement avec la jeunesse mobilisée sur place.

Face à 10,7 millions d’électeurs pour le Infirmière autorisée : la peur

Plus loin, Callista, 20 ans, fait partie de la deuxième catégorie. La jeune fille danse avec ses amies au son du refrain de la chanson Résiste par France Gall. Une victoire du Nouveau Front Populaire, en une semaine ? « Ce n’est pas une perte de tempsCallista estime. S’il y a des désistements dans les cas où il y a trois candidats, c’est encore possible. En tout cas, je ne peux pas ne pas y croire. »

Car l’enjeu est de taille. Si le Rassemblement national arrivait au pouvoir, ce serait une politique antisociale et raciste qui serait mise en place. A Paris, ce soir, les jeunes en sont parfaitement conscients. Collée contre son ami Malo, Sarah, 21 ans, porte le voile. Ce n’est même pas le programme du Rassemblement national. Infirmière autorisée Ce qui l’effraie le plus, c’est le sentiment d’impunité que le succès du parti suscite chez certains militants d’extrême droite. « Il y a eu de nombreuses agressions [de personnes racisées et LGBT] depuis les résultats des élections européenneselle note. Cela a libéré les fascistes. »


Si le Rassemblement national arrivait au pouvoir, une politique antisociale et raciste serait mise en place.
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Au total, plus de 10,7 millions de personnes ont voté pour le parti d’extrême droite lors des élections. « Je ressens de la colère, de la tristesse. Cela signifie que parmi les gens que nous côtoyons tous les jours, un bon nombre nous déteste. » Sarah espère également qu’un front républicain sera rapidement mis en place pour empêcher une majorité absolue des députés du Rassemblement national. « A gauche, c’est clair, il y aura des retraits. A droite, c’est plus flou. Comme d’habitude, chacun dit quelque chose de différent, il faut qu’ils se mettent d’accord. »

 
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