Des retraits plongés dans un bain de sens [L’éditorial de CL] – .

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Dans l’ancienne majorité présidentielle, c’est à géométrie variable : malgré le discours de Gabriel Attal, plusieurs candidats d’Ensemble arrivés troisièmes ont annoncé qu’ils resteraient au second tour, même si l’adversaire mieux placé du Nouveau Front populaire (NFP) n’est pas LFI. A l’inverse, le NFP, malgré quelques rares exceptions, a retiré ses candidats pour tenter de limiter le nombre de sièges RN. Cela pourrait conduire à des situations où la gauche se retire au profit de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, à qui on a tant opposé lors de la réforme des retraites. A l’inverse, pas question de se retirer pour le ministre Dominique Faure, arrivé troisième en Haute-Garonne derrière un candidat socialiste qu’elle qualifie d’« extrême » au même titre que le candidat RN. En revanche, sa collègue du gouvernement, Sabrina Agresti-Roubache, se retire à Marseille car « les échecs arrivent, on ne se relève jamais du déshonneur ».

« L’Histoire ne se déroule pas le dimanche, car elle est déjà sous nos yeux. »

Ces exemples ne sont pas que de la cuisine politique. Ils mêlent le positionnement éthique et politique de chaque parti face au RN avec ce qui est déjà le seul suspense de dimanche prochain : le RN aura-t-il la majorité absolue ou relative, c’est-à-dire plus ou moins 289 députés ? Certains comme Gabriel Attal ou Yaël Braun-Pivet espèrent encore trouver une majorité alternative avec une partie du Front populaire et des LR selon les résultats de dimanche prochain. Une possibilité déjà hypothétique vu la vague RN mais encore plus aléatoire, du fait du manque de clarté dans ces retraits. Cela démontre surtout, s’il en était encore besoin, que l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir est devenue pour une grande partie de son personnel politique comme un événement inexorable voire attendu et pas si dangereux que cela. Au sens de l’Histoire qui n’arrivera pas dimanche car elle est déjà là, depuis longtemps sous nos yeux qui n’ont pas voulu croire ce qu’ils ont vu surgir en France comme dans le reste du monde.