À Paris, le parti de Macron perd du terrain au profit de la gauche – .

À Paris, le parti de Macron perd du terrain au profit de la gauche – .
À Paris, le parti de Macron perd du terrain au profit de la gauche – .

Que la vague macroniste de 2017 semble loin à Paris. A l’époque, Emmanuel Macron avait remporté 46 % des voix au second tour de l’élection présidentielle et, au passage, 13 des 18 circonscriptions de la capitale lui étaient tombées entre les mains. Le chef de l’Etat, toujours appuyé sur sa jambe gauche, avait alors siphonné le vote socialiste historique. Hélas, sept ans plus tard, c’est un raz-de-marée arc-en-ciel, aux couleurs du Nouveau Front populaire (NFP), qui a balayé le macronisme. Alors que la gauche comptait déjà neuf élus au premier tour, Ensemble ne pouvait espérer l’emporter que dans quatre à six circonscriptions. Un revers cuisant.

L’ancienne majorité ne résiste que dans les quartiers huppés du centre et de l’ouest parisien. L’entrepreneur Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, et le chercheur Benjamin Haddad ont tout de même réussi à améliorer leur score, recueillant respectivement 44,7 et 47,7 % des voix dans les deux circonscriptions regroupant l’IestIIetVIIIet arrondissements et une partie du 16eet. Dans l’autre partie du XVIetL’ancienne conseillère d’Emmanuel Macron, Astrid Panosyan-Bouvet, est également en position très favorable, arrivant loin devant les candidats des Républicains et du NFP. Même scénario pour Olivia Grégoire, la ministre déléguée aux PME, au Commerce et au Tourisme.

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Psychodrame au sein de la Macronie

La situation est beaucoup moins confortable pour David Amiel, proche du chef de l’État depuis le début. Au coude à coude avec le candidat écologiste, il devrait néanmoins bénéficier d’un report de voix vers la droite. Cela pourrait aussi être le cas pour la candidate du Modem Maud Gatel dans la onzième circonscription, qui comprend le nord du XIVe.et district et une partie du VIet. Sauf qu’elle part avec neuf points de retard sur sa rivale socialiste Céline Hervieu. L’actuel ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guérini, est dans une situation encore plus mauvaise, avec douze points de retard sur sa rivale insoumise.

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Reste enfin le cas absurde de la deuxième circonscription. Sur ce territoire bourgeois, qui comprend la Vet district, partie du VIet et du VIIetFrançois Fillon avait triomphé en 2012 avant que le parti de Macron ne domine les débats suivants. Mais cette année, la majorité s’est présentée divisée. Le titulaire Gilles Le Gendre a appris, au dernier moment, qu’il ne bénéficierait pas de l’investiture en raison de ses critiques sur la stratégie du chef de l’Etat. Ensemble a préféré désigner Jean Laussucq, un proche de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui n’avait pas hésité à accuser Le Gendre de harcèlement sexuel et moral en 2022, alors qu’elle était encore dans l’opposition. Le dissident macroniste a tout de même rassemblé 19,6 % des électeurs, juste derrière Laussucq, à 23,6 %. La socialiste Marine Rosset, qui plafonnait à 6 % en 2017, est arrivée du coup en tête, avec 33,4 % des voix. Elle se dirige vers la victoire si les deux hommes ne trouvent pas de terrain d’entente.

Raid des rebelles

Ce psychodrame symbolise l’échec du parti de Macron face à une gauche emmenée par les Insoumis, qui tirent leur épingle du jeu dans l’est parisien, qui compte une part importante de logements sociaux. Cinq des neuf élus du premier tour sont issus de leurs rangs. Des figures controversées, comme Sophia Chikirou, qui a récemment comparé le communiste Fabien Roussel au collaborationniste Jacques Doriot, ou Danièle Obono, qui a qualifié le Hamas de « mouvement de résistance », ont obtenu des scores impressionnants de respectivement 58,2 et 64,2 %. Les écologistes Sandrine Rousseau et Éva Sas, qui devaient passer par un second tour en 2022, ont également été élues dès le premier tour.

Deux défaites de l’ancienne majorité font aussi mal à l’approche des municipales de 2026. Alors qu’ils étaient au coude-à-coude il y a deux ans, l’Insoumis Aymeric Caron a écrasé Pierre-Yves Bournazel, un proche d’Édouard Philippe, candidat déclaré à la mairie de Paris. De même, le socialiste Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, a été élu dès le premier tour avec dix-huit points d’avance sur Clément Beaune. L’ancien ministre des Transports, qui nourrissait de grandes ambitions pour 2026, est l’un des piliers de Territoires de progrès, le parti fondé par les anciens socialistes Olivier Dussopt et Jean-Yves Le Drian. Il incarne plus que jamais la déroute de l’aile gauche du parti de Macron, largement délaissée par le chef de l’État, qui préférait avant tout chasser sur les terres de la droite. Une stratégie qu’il paye aujourd’hui dans les urnes parisiennes.

 
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