[ÉDITO] A Brest, Larsonneur prêt à renaître de ses cendres.

Donné mille fois vaincu, y compris par lui-même, Jean-Charles Larsonneur n’en finit plus de renaître de ses cendres. Nouvel exemple ce dimanche 30 juin, lors du premier tour des législatives de 2024. Troisième du scrutin avec 18,48 %, le député sortant qui, tout au long de la nuit électorale, a craint l’élimination faute d’avoir atteint les 12,5 % nécessaires d’inscrits, a arraché in extremis – et de 105 voix seulement – ​​la qualification pour le second tour. Un scénario palpitant à l’image de son élection en 2022, acquise elle aussi à l’issue du dépouillement. À l’époque, le candidat désormais indépendant avait devancé au poteau le LFI Pierre-Yves Cadalen avec une petite avance de 118 bulletins. Une remontée folklorique à l’image de la campagne qui l’a vu partir de loin, se faire éjecter des Marcheurs et, au final, triompher.

On prend le même et on recommence ?

Vingt-quatre mois plus tard, reprend-on les mêmes personnes et recommence-t-on ? Si le goût des électeurs brestois pour les rebondissements ne semble pas diminuer, la question du report des voix agite les politologues locaux. Il faut dire que les premiers appels au vote, dont celui – non neutre – de François Cuillandre en direction de Pierre-Yves Cadalen (un an après avoir arraché l’affiche du même leader insoumis lors du scrutin de 2022) enthousiasment les pronostics et ravivent les souvenirs.

Que dit la calculatrice ? Que le RN, deuxième avec 22,58 %, a moins d’un point en réserve si on ajoute la poignée de bulletins de Reconquête et l’ex-RN Koffi. Même chose pour Cadalen, le maximo leader du premier tour qui, loin devant avec 35,28 % (soit presque deux fois plus de voix que Larsonneur), n’a même pas un point de plus dans sa manche en comptant sur les voix du candidat de LO et de son voisin de Podemos.

Et Larsonneur ? Le député sortant, lui, s’y voit encore : Bréhier, censé lui barrer la route au premier tour, appelle, en bon sportif, à voter pour lui (17 % en jeu). Les LR lui apportent 2,7 %. Bout à bout, la combinaison des candidats de droite et du centre lui fait faire plus qu’un salto pour atteindre théoriquement 40 % des voix. Près de 4 points de plus qu’en 2022, malgré la concurrence du RN ! Et 4 points de plus, aussi, que la gauche réunie (qui en aura perdu la bagatelle de 10 depuis 2022). De quoi donner des ailes à celui qui se rêve en Phénix ?