Tour de France 2024 | Débats sur le Tour : la victoire de Biniam Girmay sera-t-elle de courte durée ? – .

Tour de France 2024 | Débats sur le Tour : la victoire de Biniam Girmay sera-t-elle de courte durée ? – .
Tour de France 2024 | Débats sur le Tour : la victoire de Biniam Girmay sera-t-elle de courte durée ? – .

Girmay, une victoire sans avenir ?

Pour un sprinteur, rien n’est plus prestigieux que de remporter une étape du Tour ou de rafler Milan-Sanremo. Biniam Girmay a ainsi atteint son Graal lundi, et c’est une vraie surprise. Non pas que l’Erythréen soit dénué de talent. Mais il n’a pas vraiment montré son meilleur visage ces derniers temps, et le coureur d’Intermarché-Wanty appartient plutôt à la caste des sprinteurs-puncheurs. Jasper Philipsen, Dylan Groenewegen et Arnaud De Lie, pour ne citer qu’eux, lui semblaient largement supérieurs sur un terrain aussi plat et rectiligne que celui proposé à Turin.

Mais c’était son jour. Sans avenir ? Je ne crois pas. Si Philipsen a été écarté par une chute massive, la plupart des gros calibres étaient là. Et il les a tous dominés, assez largement, avec un petit avantage. Il a la puissance. Et il l’aura sans doute encore lors des prochaines manches, à commencer par celle de Saint-Vulbas mercredi. S’il devait doubler la mise, personne ne serait surpris. Il faudra compter avec Girmay sur ce Tour.

« C’est notre moment » : ému aux larmes, Girmay cherche ses mots

Il faut rendre hommage à Biniam Girmay qui, malgré ses victoires à Gand-Wevelgem et au Giro, est certainement sous-estimé. En ce sens, on ne peut que se réjouir que le coureur de 24 ans ait triomphé à Turin lundi. J’ai cependant du mal à croire qu’il parviendra à remporter d’autres étapes se terminant au sprint massif dans les trois prochaines semaines.

Il ne faut en effet pas sous-estimer le contexte houleux de ce final, qui a permis à l’Erythréen de calmer un petit nombre de sprinteurs, pour la plupart privés de leur train. Surtout, Jasper Philipsen n’était pas là, et la donne ne sera certainement pas la même lorsque le maillot vert du Tour 2023, en grande forme cette saison, sera présent dans la course finale. Grâce à sa grosse puissance, Girmay aura peut-être son mot à dire sur des arrivées en côte ou en petit groupe. Dans un sprint massif, cela semble beaucoup moins évident.

De Lie « trop gentil », l’erreur de vitesse de Pedersen : le sprint à la pagaie

Y aura-t-il un 4ème maillot jaune différent en quatre jours ?

Tout dépendra de la priorité que Tadej Pogacar se fixera. S’il veut marquer son terrain sur Jonas Vingegaard et le tester un peu plus en profondeur qu’à San Luca, il mettra le feu au Galibier et réduira en cendres le maillot jaune de Carapaz, qui reviendrait alors – selon le scénario le plus probable – sur les épaules du Slovène. Il y aurait donc un troisième changement de leader… mais pas de quatrième « nouveau » maillot jaune.

Mais Pogacar pourrait aussi voir en Carapaz un très bon allié de circonstance et, par conséquent, décider de garder le frein à main pour privilégier un gel des positions. Il sait que l’Equatorien fera tout pour conserver son bien. Alors, pourquoi ne pas le laisser contrôler la course jusqu’au contre-la-montre de Gevrey-Chambertin (7e étape) ? Cela signifie toujours moins de forces à dépenser. Si c’est la voie choisie par le Slovène, l’échappée aura ses chances d’aller jusqu’au bout. A condition que personne ne vienne menacer le maillot jaune de Carapaz.

Richard Carapaz (EF Education-EasyPost), maillot jaune du Tour de France à l’issue de la 3ème étape.

Crédits : Getty Images

Le sommet de la hiérarchie est décidément très changeant au départ du Tour de France, et il y a de fortes chances pour que le maillot jaune soit confié à un nouveau propriétaire mardi soir, à Valloire. Car même s’il est un coureur référencé sur les grands tours, en plus d’être un formidable grimpeur, Richard Carapaz aura bien du mal à conserver son précieux maillot. Le champion olympique en titre ne s’est pas montré sous son meilleur jour ces derniers mois et, de plus, son équipe ne semble pas parfaitement taillée pour l’épauler sur un terrain aussi difficile que celui qui attend le peloton dans les Alpes.

De plus, les écarts sont encore très faibles – voire inexistants, en ce qui concerne le quatuor de tête – ce qui fait que le coureur équatorien n’a quasiment aucune marge. Le maillot jaune pourrait donc revenir à un bon grimpeur pas trop en retrait au classement général et qui aurait réussi à se glisser dans l’échappée, ou à un gros bonnet si jamais une grosse bagarre entre les favoris a lieu. Deux scénarios qui ne sont guère favorables à Carapaz.

Quelle stratégie pour Pogacar sur la route de Valloire ?

Dimanche, Tadej Pogacar a profité du raid de San Luca pour allumer sa première mèche. L’occasion de constater que le Slovène était toujours en forme. Et que les jambes de Jonas Vingegaard répondaient mieux qu’on aurait pu l’imaginer. Cette première manche n’était pourtant qu’un simple prologue, aux enseignements limités, compte tenu des difficultés à venir, à commencer par cette 4e étape, mardi, qui propose la traversée du Galibier.

Le profil de la 4ème étape : Sestrières et le Galibier pour prendre (beaucoup) de dénivelé

Cette première sortie en haute montagne est une épreuve d’une toute autre nature que celle de la 2e étape. « Vingo » a su résister à « Pogi » sur une attaque rythmant une montée de cinq minutes ? Très bien. Mais que se passera-t-il au sommet du Galibier, au terme d’une montée aussi longue (23km à 5,1%) que dépourvue d’oxygène (2 642 m) ? Pogacar est sans doute très curieux à voir, et il a à ses côtés l’équipe idéale pour tester les organismes dès l’interminable montée de Sestrières (40 km). Et quand viendra pour lui l’heure de s’élancer, dans les huit derniers kilomètres du Galibier, après le Lautaret, on saura alors si Vingegaard est vraiment équipé pour rivaliser.

Les choses sérieuses commencent ce mardi, avec la première étape de montagne du Tour 2024. Une étape très dure, avec trois difficultés répertoriées (dont le col du Galibier) et des incursions à plus de 2 000 m d’altitude. Une étape qui se terminera cependant au terme d’une descente de près de 20 kilomètres. Un détail qui a toute son importance, surtout si cette portion finale doit être courue avec du vent de face, comme cela semble être le cas.

Tadej Pogacar (UAE-Emirates) / Tour de France 2024

Crédits : Getty Images

Ces éléments devraient inciter Tadej Pogacar et son équipe à réfréner leurs ardeurs. Il est encore très tôt dans la course pour envisager de lancer de grandes manœuvres, pour un gain qui risque d’être minime. En réalité, UAE-Emirates doit choisir le pragmatisme : imposer un tempo soutenu dans les montées pour privilégier l’écrémage par le bas et, si jamais Jonas Vingegaard marque le pas, lancer une offensive avec « Pogi ». Mais si le Danois s’accroche, inutile de tenter le diable.

 
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