A Villemain, à l’extrême sud du Mellois, le RN a recueilli 67,19 % des suffrages exprimés dimanche 30 juin. A deux heures de route plus au nord, le Pas-de-Jeu a voté RN à 59,7 %. Les deux records pour le vote d’extrême droite au premier tour des législatives dans les Deux-Sèvres. Point commun entre les deux communes, distantes de 130 kilomètres : elles sont situées à l’est du département.
Les élections européennes de 2019 ont été les premières à le révéler et la présidentielle de 2022 l’a confirmé. Alors que traditionnellement, une ligne nord-sud divisait les Deux-Sèvres, le sud à gauche, le nord à droite, désormais, une ligne verticale fait office de ligne de partage : l’est est la terre d’élection du RN, cette partie du territoire loin de la prospérité high-tech des mutuelles niortaises et de la vitalité industrielle du Bocage.
La verticale de l’extrême
Depuis, le RN a élargi son audience. Les lignes de clivage sont désormais moins tranchées, car ce vote irrigue toutes les couches de la population. Mais ce 30 juin encore, les communes où il a le plus progressé se situent à l’est.
Saint-Martin-de-Macon, Coulonges-Thouarsais, Geay, Pressigny, Les Forges, Fomperron, Salles, Clussais-la-Pommeraie, Fontenille-Saint-Martin-d’Entraigue ont toutes donné la majorité absolue au premier tour à un candidat RN : de Thouarsais à Mellois, la verticale extrême. La majorité des communes où le RN a franchi les 40% se situent de ce côté du département.
A l’inverse, Niort et sa première couronne, Aiffres, Saint-Gelais, Sciecq, Saint-Maxire, Magné, Bessines sont beaucoup moins perméables à cette domination.
Sur la carte du vote RN, un autre spot semble également épargné, même s’il est moins net que le Niortais : Bressuire et ses environs jusqu’à Moncoutant-sur-Sèvre, où les scores oscillent entre 26 et 34 %. Ce qui aurait semblé énorme il y a quelques années. Mais qui apparaît aujourd’hui comme un résultat moyen au regard des records enregistrés.
