Au sommet de la voie Malraux, entre le Jardin des Plantes et la place Charles-de-Gaulle, une grande surface est restée en friche depuis la démolition du bâtiment de l’ancienne faculté de médecine. C’était il y a six ans, fin 2018. Le site de Malraux, qui appartient à l’université de Poitiers, va enfin changer de visage, avec le démarrage des travaux à l’automne 2024.
Le parc et la nouvelle construction, vus de la voie Malraux.
© Voir Deshoulières-Jeanneau architectes
Le parc rejoindra le sommet du Jardin des Plantes
« Il s’agit d’un projet qui a été inscrit au contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020, rappelle Laurent Brizzi, vice-président à la vie de campus et au patrimoine à l’université. Au départ, l’objectif était d’accueillir sur ce site un pôle d’écogestion qui aurait réuni l’IAE (institut d’administration des entreprises), l’IUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) et la faculté des sciences écologiques. Cette fusion n’a finalement pas eu lieu. Mais le bâtiment de la faculté de médecine était vétuste, nous avons souhaité le démolir. Ce site étant situé en secteur sauvegardé, l’architecte des bâtiments de France n’a donné l’autorisation de détruire qu’à condition d’avoir un projet à la place, avec un minimum de reconstruction sur la parcelle à respecter. »
Le projet, confié aux architectes Deshoulières-Jeanneau, comprend donc la construction d’un bâtiment et l’aménagement d’un parc. La parcelle étant en contrebas, deux niveaux de sous-sol sont prévus, l’un avec un parking de quatre-vingts places, l’autre de 800 m2 stockage des archives. Au même niveau que la Voie Malraux et la Rue de l’Hôtel-Dieu, le bâtiment sera uniquement au rez-de-chaussée. « Il nous faut une nouvelle salle du conseil, plus collégiale que celle qui existe actuellement dans l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu, à la présidence de l’université. (situé juste à côté du site Malraux). » Une salle multimodale est également prévue. Le reste de l’espace sera aménagé en une coulée verte qui rejoindra le sommet du Jardin des Plantes, et sera ainsi accessible au public.
Le parc et la nouvelle construction, vus du bas du site, à proximité du Jardin des Plantes.
© Voir Deshoulières-Jeanneau architectes
« Ce projet n’était pas une priorité »
Le début des travaux a été retardé à plusieurs reprises par de nombreux facteurs. Il a d’abord fallu attendre la fin des travaux de l’entrée de la ville par le Grand Poitiers, puis les fouilles archéologiques préventives sur le site. « C’est l’université qui est propriétaire du bien et qui paie donc les travaux, explique Laurent Brizzi. Comparé à d’autres projets, celui-ci n’était pas une priorité. Elle le devint encore moins lorsque l’architecte des bâtiments de France demanda que les façades des immeubles voisins, dont l’arrière de l’hôtel Pinet, soient également rénovées, ce qui augmenta encore le coût. »
La hausse des tarifs après la période Covid et la crise énergétique, ainsi que le choix de l’université de réaliser en priorité des travaux de rénovation énergétique de son patrimoine, expliquent les délais supplémentaires. Au total, en incluant le coût de la démolition de la faculté de médecine, le montant total des travaux s’élève désormais à 9,7 millions d’euros. Le calendrier est fixé avec un démarrage des travaux en novembre 2024, pour une durée de dix-huit mois. Le lancement prochain de ces travaux exclut donc la possibilité, demandée par les commerçants, que le site soit utilisé comme parking temporaire pour compenser la fermeture du parking Notre-Dame.
