La gravure d’Alex Katz mise en valeur

La gravure d’Alex Katz mise en valeur
La gravure d’Alex Katz mise en valeur

Il y a d’abord ses aplats lumineux qui ravissent le cœur. Mais il y a aussi sa sérénité lumineuse, sa sobriété bien entendu, son amour des mouvements et des corps… L’univers d’Alex Katz, qui, dans les années 60, se distinguait par son style figuratif alors que l’abstraction était à son apogée, frappe par sa familiarité autant que par son élégance, sa puissance poétique, son énergie, sa fluidité…

Dans la vaste nef de la galerie Thaddaeus Ropac, ses œuvres résonnent, plurielles, chorales. Déambuler entre ces petits fragments de douceur de vivre, ces créations tantôt gigantesques, tantôt modestes, provoque d’intenses éclats de joie.

60 ans de pratique

Entre le célèbre galeriste autrichien et le peintre new-yorkais, fringant jeune homme de 97 ans, formé à la Skowhegan School dans le Maine, s’est instaurée une sorte de fidélité, un compagnonnage qui dure depuis la fin des années 90. Au final, Ropac lui a consacré 22 expositions, dont Mondes flottants en 2021, à Pantin, autour du thème de l’eau. Aujourd’hui, la galerie se concentre sur ses 60 années de pratique de la gravure, inaugurées par l’un de ses chefs-d’œuvre, Luna Park 1, sa première impression réalisée avec une presse à imprimer, en 1965.

Tout au long de cette rétrospective, on retrouve des thèmes chers au maître, peintre de la vie moderne, grand amateur de Matisse et précurseur du pop art, qui a rendu glamour une Amérique désuète. Une esthétique qu’il aborde néanmoins avec un léger décalage – portraits d’êtres chers, mers scintillantes, paysages aux allures d’estampes japonaises, jeux de lumière sur l’eau, influences cinématographiques…

Une œuvre attachante

Mais, à la différence de ses peintures réalisées au pinceau rapide et syncopé, ses gravures, qui requièrent un minimum de calcul et d’intentionnalité, révèlent des œuvres plus « stabilisées ». A l’inverse, sa pratique récurrente de l’impression et de la sérigraphie a orienté ses créations picturales vers les aplats de couleur qui forgent sa signature.

Alors, qu’est-ce qui rend son travail si attachant ? Sa tendresse enfantine, ludique et rêveuse ? Sa vision très particulière ? N’a-t-il pas dit lui-même : “Le but le plus élevé d’un peintre pourrait être de montrer exactement ce qu’il voit.” De son point de vue, il crée son monde. Un monde universel qui parle à tous. Peut-être parce qu’il ancre ses racines dans l’abondance du temps présent… « De nombreux artistes veulent peindre quelque chose d’intemporel… Je veux représenter le présent immédiat. Et c’est précisément ce qu’est la conscience. » D’où une certaine idée du bonheur, diffusée ici à travers les œuvres d’un des peintres majeurs de notre temps.

Alex Katz, 60 ans de Printmarking : jusqu’au 23 juillet, du mardi au samedi de 10h à 19h
Thaddaeus Ropac Gallery, 69, avenue du Général-Leclerc.
ENTRÉE LIBRE.

 
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