Il est à peine 22 heures ce dimanche 30 juin 2024, que Pierre Smolarz consolide les chances de Didier Le Gac d’être réélu député de la troisième circonscription du Finistère dimanche prochain. Il s’est retiré « pour faire barrage au Rassemblement national (RN) » alors qu’il aurait pu maintenir sa position. Le cœur lourd, le candidat du Nouveau Front populaire (NFP) ne peut s’empêcher de rappeler que, selon lui, le député sortant « a contribué pendant toutes ces années à l’essor du Rassemblement national ». Ce dernier se qualifie pour la première fois pour le second tour dans cette circonscription.
De fait, en arrivant nettement en tête dans le Brest rural (38,9% des voix), Didier Le Gac, le candidat de la majorité présidentielle, se dirige déjà vers sa réélection dans de bonnes conditions. Malgré le fort rejet dont semble souffrir le président Macron, il résiste : en 2017, il avait obtenu 41,37% des voix. Cette année, il est premier dans toutes les communes hors Brest.
Enfin un duel
Le duel, au lieu d’être triangulaire, devrait donc consolider son avance : on imagine mal la majorité des électeurs du NFP voter pour l’extrême droite. Le RN n’a également aucune réserve : les Républicains n’avaient, cette fois, désigné aucun candidat et le partage de son électorat a dû déjà avoir lieu dimanche.
Reste que la percée du RN aux élections européennes du 9 juin 2024 (24% à Plouzané pour Jordan Bardella, plus de 26% à Saint-Renan, etc.) se confirme dans ce premier tour des législatives. Martine Donval a ainsi récolté 27,7 % des suffrages exprimés. Mais par rapport aux dernières élections législatives, il y a deux ans, il fait plus que doubler le score de Roger Abascq, qui avait obtenu 12,75 %. Et il a triplé en nombre de voix, passant d’à peine 6 000 à plus de 18 000 ! En 2017, le FN Guy Léal a obtenu… 6,84 %. Le tout dans un contexte national différent, une participation bien plus forte et sans candidature donc à droite.
Pierre Smolarz (26,9%), de son côté, n’a pas atteint son objectif par 553 voix : devancer le RN au premier tour. Il y a deux ans, candidat pour Nupes, il avait terminé deuxième avec 29,18 %. Le choix de deux candidats LFI (La France Insoumise) pour représenter le NFP dans cette circonscription a sans doute coûté la deuxième place à la gauche. Didier Le Gac n’a d’ailleurs cessé de répéter que cette étiquette politique avait un effet dissuasif sur une partie de l’électorat de gauche qu’il rencontre. Les socialistes brestois l’ont également affirmé au lendemain de l’annonce de la dissolution. Yann Guével et Réza Salami ont été tentés de se présenter mais l’état-major national en a décidé autrement.
