Olivier Monteil, candidat du RN, arrive largement en tête, avec près de 37% des voix. Derrière lui, l’éventualité d’une course à trois inquiète Denis Fégné, arrivé deuxième.
L’assemblée peut être dissoute, mais le peuple ne peut pas être dissout… Et certains le vivent amèrement en ce moment. Le peuple a donc parlé et, trois semaines après le « séisme » des élections européennes, a choisi, dans la 2e circonscription, de mettre le RN en tête, en la personne d’Olivier Monteil. Une demi-surprise ? Oui et non. Car dans certaines communes, alors que beaucoup voulaient croire que le RN avait atteint le fameux « plafond de verre », Olivier Monteil a dépassé les scores de Jordan Bardella le 9 juin… À Pierrefitte-Nestalas, terre de gauche, si Denis Fégné, candidat de l’union de la gauche, arrive en tête, il est talonné de près par le candidat du RN, qui a recueilli 50 voix de plus qu’au scrutin du 9 juin. Le fameux « sursaut républicain », espéré par le nombre record de procurations et une forte participation, n’a pas eu lieu. La hausse de la participation semble même avoir profité au RN… Même si dans d’autres communes, plus rares, la tendance s’est inversée, la poussée du RN s’est globalement confirmée au mieux, voire accentuée… Ce n’est plus une vague, c’est un raz-de-marée.
Et dans ces cas-là, il faut lutter à contre-courant, et celui qui s’en sort le mieux est Denis Fégné, candidat du Nouveau Front populaire. Le maire d’Ibos veut croire en ses chances de « repousser le Rassemblement national » et ne désespère pas d’élargir son Nouveau Front populaire et d’en faire une sorte de « Front républicain ». Et accessoirement gagner cette élection. Sauf que Benoît Mournet, le député sortant de la majorité, n’a pas encore pris la décision de se retirer ou non. Son raisonnement est simple : s’il ne se retire pas, le candidat RN est élu. Et s’il se désiste, le candidat RN est également élu, les transferts de voix répondant rarement à une logique mathématique. Il devrait prendre sa décision ce lundi.
Une décision très attendue par Denis Fégné, qui espère que son concurrent optera pour le « retrait républicain ». Mais dans cette élection très irrationnelle, rien n’est définitivement acquis, les mirages du passé, comme les « fronts républicains », les appels au vote des maires ou des élus influents, ont aussi été définitivement dissous. La semaine à venir sera donc, quoi qu’il arrive, décisive, mais pour le moment, Olivier Monteil est dans un scrutin plus que favorable. Le peuple a parlé, il lui reste encore un tour pour changer les choses, s’il le souhaite. Après, il sera trop tard…
