Un choix difficile. Allan Popelard, candidat officiel LFI dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, a confirmé lundi son retrait au profit d’Hendrik Davi, le député insoumis sortant, qui l’a devancé au premier tour et qui, comme quatre autres élus sortants du parti, n’avaient pas été réinvestis.
Lors de la courte campagne pour le premier tour des élections législatives, La France Insoumise a annoncé que cinq députés sortants n’étaient pas réélus : trois figures historiques du parti, Alexis Corbière et Raquel Garrido en Seine-Saint-Denis, Danielle Simonnet en Paris, ainsi qu’Hendrik Davi à Marseille et Frédéric Mathieu en Ille-et-Vilaine.
« Il est impossible de donner au RN la moindre chance de remporter un siège. M. Davi refusant de se retirer, je retire ma candidature », a annoncé Allan Popelard, professeur agrégé de géographie, dans un communiqué au lendemain du vote où il a été battu de seulement 565 voix par M. Davi.
Dans cette 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, le candidat RN Franck Liquori est arrivé en tête avec 25,77 % des voix, devant Hendrik Davi (24,44 %) et Allan Popelard (23,32 %).
“Alors que la situation politique exige unité et clarté, Hendrik Davi porte l’entière responsabilité d’avoir placé l’extrême droite à la tête de cette circonscription”, reproche Popelard dans son communiqué. Il a annoncé qu’il déposait un recours pour « restaurer la sincérité du vote » après le second tour. Une bataille juridique oppose déjà les deux candidats, qui ont tous deux utilisé le logo du Nouveau Front populaire dans leur campagne. Mais le tribunal administratif de Marseille, saisi par M. Popelard, a rejeté son recours, s’estimant incompétent.
En réponse au communiqué d’Allan Popelard, Hendrik Davi a salué son « sens des responsabilités » sur X. « Aucune voix ne doit manquer contre le RN », a-t-il écrit, en l’invitant ainsi que « tous les militants » à un meeting mercredi soir.
Hendrik Davi, 46 ans, avait frôlé la victoire en 2017 aux législatives, perdant d’à peine un millier de voix face à Cathy Racon-Bouzon, élue à l’Assemblée nationale sur fond de vague macroniste. Ce scientifique spécialiste des forêts méditerranéennes, dont il étudie l’adaptation au changement climatique, a pris sa revanche cinq ans plus tard contre le député sortant.
