Vague puissante pour le Nouveau Front Populaire, élan du RN

Il est 20 heures lorsque les résultats nationaux s’affichent sur un écran de télévision devant un bar du 3e arrondissement de Lyon. Face à la vague Rassemblement national en France, le visage du maire écologiste Grégory Doucet se ferme. Le maire de la troisième ville de France constate que la gauche est devancée par l’extrême droite.

A ses côtés, les candidats lyonnais et militants du Nouveau Front populaire sont partagés entre les larmes, la colère et le choc. Mais si le RN est en avance au niveau national, Lyon « résiste » aux attaques de Jordan Bardella, se réjouit l’élu écologiste. Là la gauche est clairement en tête à Lyon.

VIDÉO. Le maire de Lyon sous le choc face à la vague RN

• Le Nouveau Front Populaire confirme sa force

Lyon a confirmé dimanche soir être un fief de la gaucheComme aux élections européennes, les Lyonnais ont clairement placé les candidats du Nouveau Front Populaire en tête dans les quatre circonscriptions lyonnaises.

Dans la 1re circonscription, c’est Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI-nouveau Front populaire) qui arrive largement en tête avec 42,4% des voix. Dans la 2e circonscription, c’est également le NPF qui remporte la partie. Le nouveau venu en politique, Boris Tavernier (Les Écologistes – nouveau Front populaire), manque de peu d’être élu dès le premier tour avec 49,65% des voix.

Quant à la 3e circonscription du Rhône, la députée écologiste sortante Marie-Charlotte Garin a le luxe d’être élue dès le 1er tour (51,51 %). La parlementaire avait réussi à se faire élire une première fois en 2022. Avec cette nette victoire, elle confirme l’ancrage de la circonscription à gauche.

Enfin, dans la 4e circonscription, la maire-adjointe socialiste Sandrine Runel s’est également imposée dès le premier tour avec 38%, même si la députée macroniste sortante Anne Brugnera a mieux résisté que ses collègues des autres circonscriptions lyonnaises.

« Lyon, fidèle à son titre de capitale de la Résistance »

« Lyon, fidèle à son titre de capitale de la Résistance, a démontré qu’il était possible de stopper le RN. La première bonne nouvelle, c’est aussi l’élection de Marie-Charlotte Garin (EELV) dans la 3e circonscription avec plus de 51 % des voix, réélue directement au premier tour », s’est réjoui Grégory Doucet.

Pour Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, « La priorité est de battre le RN ».

« Dans certaines circonscriptions du Rhône, c’est un candidat des Républicains (LR) qui arrive 2e devant le Front populaire pour battre le RN. Je ne vais pas tergiverser pendant 1 000 ans sur le fait que les LR sont des opposants à mes projets à la Métropole de Lyon ou que je ne suis pas d’accord avec eux (…) Dans des cas comme celui-ci, face à « l’extrême droite, je suis clairement appellent à voter pour leur candidat pour battre le RN », a-t-il déclaré.

• Les députés macronistes sortants en danger

Dans les quatre quartiers de Lyon, tous les candidats Renaissance/Ensemble arrivent en deuxième place et sont distanciés. Loïc Terrenes (Renaissance) dans le 2e du Rhône est très loin derrière la gauche avec seulement 25,12% là où son élection paraît presque improbable.

Clara Eynault-Lassalle (Renaissance), de « Les jeunes avec Macron », a échoué au premier tour de l’élection face à Marie-Charlotte-Garin.

Quant aux deux députés macronistes sortants, c’est Thomas Rudigoz (1ère circonscription) qui apparaît le plus en danger. Il est en scrutin défavorable (29,72%) face à la candidate LFI Anaïs Belouassa-Cherifi, loin devant (42,40%) dans le cadre d’un triangulaire avec le RN.

L’élu, qui a bénéficié de la visite de Gabriel Attal vendredi dernier, estime qu’« un candidat LFI-Mélanchoniste risque de gagner. Le candidat fantôme du RN n’ayant aucune chance, il constitue ici un tremplin pour LFI.»

La députée sortante Anne Brugnera, arrivée deuxième dans la 4e circonscription, pourrait bénéficier d’un transfert de voix de LR. Le candidat éliminé Romain Billard appelle à « faire barrage à l’extrême gauche ». Le RN se qualifie avec la candidature de Yannick Chaumont (RN).

Le « berceau » du macronisme avec l’investissement de l’ancien maire Gérard Collomb pourrait bien voir ses derniers adjoints disparaître. En 2017, les candidats LREM ont remporté les quatre circonscriptions lyonnaises…

Même si Grégory Doucet se réjouit d’être à la tête de la « capitale de la Résistance » face au RN, le parti de Jordan Bardella connaît des progrès indéniables et atteint des niveaux records.

S’il n’a aucune chance de victoire, le RN qualifié dans deux circonscriptions sur quatre à LyonLe parti a obtenu 18% dans les 1er et 4e sièges. Il est moins fort dans les deux autres avec 14%.

En 2022, l’extrême droite était sous la barre des 10 % dans les quatre circonscriptions. Deux ans plus tard, elle est nettement au-dessus.

Au niveau des circonscriptions, le RN dépasse les 20% dans la 2e circonscription avec un score plus de deux fois supérieur à celui de LR. Il se rapproche de ce seuil dans les 5e et 6e.

Dernière tendance notable de la ville : l’effacement net des Républicains et la droite dite républicaine. LR est éliminé dans toutes les circonscriptions de Lyon et surtout s’effondre dans des bastions qui lui sont favorables, les 2e et 6e arrondissements dirigés par la droite locale où le RN a une nette avance.

La droite est quatrième dans toutes les circonscriptions de Lyon où le RN parvient à la dépasser. Mauvaise nouvelle pour la droite qui espère remporter Lyon aux prochaines élections municipales…

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