Dans la salle d’audience de la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Bobigny ce jeudi après-midi, le visage très abîmé du docteur Mohamed Oulmekki interpelle. Trois jours après son agression dans son cabinet de Drancy (Seine-Saint-Denis), le médecin a toujours les pommettes gonflées et violacées et le nez très gonflé. Conséquence d’une triple fracture avec déplacement de la cloison nasale, pour laquelle il a dû être opéré le même jeudi après-midi.
Avant cette opération, il souhaitait encore être présent lorsque son agresseur présumé, un homme de 22 ans, est apparu dans le box des prévenus. Ce dernier, vêtu d’un pull à carreaux noir et blanc, épaules baissées, a demandé du temps pour préparer sa défense. « C’est ma première garde à vue, j’ai un peu peur, explique-t-il. Il comparaîtra donc le 13 février. En attendant son procès, le prévenu a été placé sous contrôle judiciaire après avoir présenté ses excuses au médecin d’une voix quasiment inaudible.
Une attitude incertaine qui contraste avec ce qui lui est reproché. Lundi après-midi, le jeune homme s’est rendu dans la salle d’attente du Dr Oulmekki, dans le quartier Parisien Village de Drancy. Lorsque le médecin généraliste a quitté son cabinet, il s’est précipité vers lui et lui a donné un violent coup de tête, le traitant de « voleur » et d’« escroc », selon le témoignage du médecin. Un problème lié aux remboursements des soins de santé serait à l’origine de cette effusion de sang.
« Un conflit non résolu », selon l’expression du procureur, qui génère « un risque de pression, un risque de réitération », estime-t-il justifier ses réquisitions d’éloignement à Drancy et dans le 16e arrondissement de Paris, où il réside. la victime.
Chauffeur-livreur intérimaire, le jeune homme vit seul avec sa mère à Drancy. Son casier judiciaire est vierge. Il était inconnu de la police jusqu’aux événements de lundi. “Je regrette ce qui s’est passé, je tiens à m’excuser”, répète-t-il.
«Ça aurait été une gifle, j’aurais pardonné», commente le médecin à l’issue de l’audience. Mais là, j’ai une triple fracture, je vais passer deux heures au bloc opératoire, je ne suis même pas sûr de pouvoir retravailler. » Le Dr Oulmekki, 64 ans, a en effet fermé son cabinet jusqu’à nouvel ordre. Il dit se donner jusqu’en janvier pour réfléchir à une éventuelle reprise de son activité professionnelle.