« En 2020, les semences ukrainiennes ont obtenu l’équivalence pour entrer sur les marchés européens », rappelle Franck Laborde, président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) le 28 novembre 2024 lors d’une conférence de presse. Il s’agissait à l’époque d’approvisionner les marchés de l’Europe de l’Est, et occasionnellement de l’Ouest si l’on manquait d’une variété particulière. » Mais les quantités importées en France « ont explosé ».
Selon l’AGPM, ils ont été multipliés par 13 entre 2021-2022 (9 184 quintaux) et 2023-2024 (120 981 quintaux). En 2019-2020, avant l’équivalence, ces volumes étaient beaucoup plus limités, avec 693 quintaux.
Demande d’activation d’une clause de sauvegarde
L’AGPM appelle à activer une clause de sauvegarde au niveau de l’Union européenne, pour limiter ces importations “le temps que la situation géopolitique se stabilise”, indique Franck Laborde. Après avoir entamé des discussions avec le précédent gouvernement, l’AGPM indique qu’elle adressera ce 28 novembre un courrier à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, afin que ses services puissent porter cette demande à Bruxelles.
Selon Franck Laborde, les coûts de production des semences de maïs ukrainiennes sont deux fois moins élevés en Ukraine qu’en France. Et ces graines « entrent directement en concurrence avec nos productions françaises. » Il rappelle que la France est le premier producteur européen et le premier exportateur mondial de semences de maïs.
Appel pour choisir des graines françaises
Benoit Laborde, président de la section semences de maïs de l’AGPM, a appelé les producteurs de maïs à « être vigilants dans la consommation de semences françaises » lors du congrès du maïs à Pau le 22 novembre. « Nous faussons la concurrence » avec l’Ukraine, insiste-t-il. Cependant, selon lui, « l’agriculture ne devrait pas être le secteur qui fournit une aide militaire à l’Ukraine. »