La Bretagne en zone rouge pour l’assurance habitation

La Bretagne en zone rouge pour l’assurance habitation
La Bretagne en zone rouge pour l’assurance habitation

Il s’agit d’un record national alarmant pour les Côtes-d’Armor. Selon une projection publiée en mai par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), l’organisme de tutelle des secteurs de la banque et de l’assurance, c’est dans ce département breton que l’inévitable hausse des primes d’assurance pourrait déclencher la plus grande vague d’annulations du pays. en 2050 : un peu plus de sept contrats d’habitation sur 100, soit près de 26 000, selon un chiffre fourni par l’ACPR à Telegram, pourraient être concernés. L’Ille-et-Vilaine figure également dans le Top 3 au niveau national (avec les Bouches-du-Rhône), avec près ou plus de 20 000 ruptures estimées (entre 3 % et 5 % des contrats). Les autres départements bretons seraient moins touchés, avec 1 000 à 5 000 contrats concernés dans chaque département.

Littoraux : une facture multipliée par trois

Ces résiliations seraient l’œuvre d’assurés qui jugent les augmentations trop importantes. Le rapport ne fournit cependant aucun chiffre sur les résiliations réalisées par des assureurs estimant les risques trop élevés. “Dans tous les cas, nos scénarios ne font pas apparaître d’assurés qui se retrouveraient sans assurance”, insiste la tutelle.

En , la hausse moyenne des primes d’assurance habitation pourrait s’élever à 158 % d’ici 2050. Mais en Bretagne, comme dans une grande partie des zones côtières, elle pourrait atteindre 200 %, soit un triplement.

Les Côtes d’Armor surexposées ?

« Il semblerait que le nord de la Bretagne ainsi que les côtes méditerranéennes (NDLR : comme une bonne partie du littoral français) soient les territoires où les seuils de résiliation seraient les plus élevés, et aussi ceux pour lesquels la hausse des primes serait la plus grand», confirme l’étude, qui évoque «un résultat qui pourrait éventuellement s’expliquer par un ratio de sinistralité excédentaire plus élevé pour ces zones géographiques».

C’est également dans les Côtes d’Armor, toujours, que la prime « CAT NAT » (garanties couvertes par le régime des catastrophes naturelles), représentant 12 % de la prime totale sur le logement (20 % à partir du 1er janvier 2025), pourrait connaître la plus forte augmentation en France : plus de 350 %, soit une multiplication par plus de 4,5 !

Les Côtes-d’Armor seraient-elles le département français le plus exposé à un risque d’aggravation des catastrophes naturelles (submersion, inondation en ce qui le concerne, selon le rapport) à l’heure actuelle ? « Surprenant », jugent deux experts du réchauffement climatique interrogés par Le Télégramme.

Augmentation record, mais inférieure au coût moyen

Sollicitée par nos soins, l’ACPR relativise, indiquant que les cartes présentées dans cette étude sont « à interpréter avec prudence », et « ne doivent pas être comprises comme une prédiction ou un atlas des départements qui seraient les plus touchés par la crise ». changer le climat d’ici 2050 ».

Et si la hausse est parmi les plus élevées attendues en Bretagne et en France, et le taux de terminaison parmi les plus élevés du pays, c’est parce que cette prime « CAT NAT » y est « particulièrement bon marché aujourd’hui ». , note l’ACPR. Près de trois fois inférieur à la moyenne nationale ! Comptez actuellement « 13 € dans les Côtes-d’Armor par foyer et par an, contre 34,10 € au niveau national ». La Bretagne devrait être encore bon marché en 2050 mais moins qu’avant. Et c’est l’augmentation très importante de la prime d’assurance (dont une bonne partie est liée à la seule inflation sur la période 2022-2050), et son effet psychologique, qui provoqueraient, chez certains assurés, l’envie de résilier : retrouver un concurrent moins cher.


Réchauffement : la limite des 1,5°C franchie… cette année
Le scénario climatique choisi pour cette simulation d’assurance habitation n’est pas le plus sombre que semble suivre la réalité. Autre limite du rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), l’organisme de tutelle des secteurs de la banque et de l’assurance : le scénario climatique intermédiaire utilisé pour simuler l’évolution des montants des primes d’assurance habitation et des taux de désabonnement en 2050, pourrait bien s’avérer être un peu trop optimiste. Celui-ci prévoit une augmentation contenue entre 1,4°C et 2°C en 2050, alors que cette limite est franchie pour la première fois… cette année, avec un probable + 1,55°C. Ce seuil à ne pas dépasser était aussi celui fixé par les accords de Paris (2015) d’ici… 2100. C’est justement le franchissement de ces + 1,5°C, et sa persistance dans les années à venir, qui rend probable un boom climatique dont nous n’en mesurons que les tout premiers effets.

Selon les derniers calculs de l’ONU, le monde se dirige actuellement vers un réchauffement climatique « catastrophique » de 3,1°C sur le siècle, si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne sont pas rapidement inversées. Pour l’instant, non seulement ceux-ci n’ont pas diminué, mais au contraire ils ont encore augmenté (+ 2,5 % en 2024). La France est plus exposée que la moyenne mondiale au risque climatique. La trajectoire la plus récente retenue par les autorités françaises montre un réchauffement de… 4°C en 2100. Avant cette date, quels que soient les scénarios climatiques, intermédiaires ou pessimistes, les effets devraient rester à peu près les mêmes. En revanche, les effets les plus significatifs sont attendus après 2050.

France

 
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