A l’heure où la situation du club n’a jamais été aussi précaire, Johan Gastien reste l’un des fleurons de la réussite du centre de formation niortais. En effet, rares sont ceux qui, dans son cas, ont gravi tous les échelons depuis l’école de football jusqu’à leur premier contrat professionnel.
Si Damien Bridonneau reste l’exemple le plus frappant, on peut aussi citer Simon Pontdemé, Mamadou Camara et bien sûr Johan Gastien. Il quitte son club formateur en 2013 pour rejoindre le Dijon FCO, puis Brest avant de rejoindre son père au Clermont Foot 63 où, à 36 ans, il vient de prolonger deux années supplémentaires. ” J’avais déjà été contacté par Corinne Diacre alors que je jouais à Brest, où ça ne se passait pas forcément bien avec le coach. Comme après son départ les recruteurs étaient toujours intéressés, j’ai accepté car le projet m’intéressait. C’est un nouveau défi qui dure depuis maintenant six ans. Il y a eu des hauts, des très hauts, mais aussi des bas comme l’année dernière »évoque celui qui est récemment revenu dans les Deux-Sèvres pour les 100 ans du CS Beauvoir.
Les Chamois, une « vraie tristesse »
Une très belle expérience vécue et qui a été chargée de souvenirs. « C’est sûr que la montée de la Ligue 2 à la Ligue 1, et le faire avec mon père, reste mon meilleur souvenir. Personne ne s’attendait à ce que nous nous levions un jour, surtout avec les moyens dont nous disposions. C’était inimaginable et incroyable.dit l’infatigable milieu de terrain.
Alors pourquoi ne pas prolonger le plaisir, même si au même moment Pascal, son père, met un terme à sa carrière d’entraîneur ? Je suis content car cela montre que le club a confiance en moi, et ce n’est pas une question de savoir si mon père est là ou non. Quand tu as 36 ans et que tu peux monter jusqu’à 38 minimum, c’est génial. Quant à la retraite de mon père, j’avoue que je suis content. Parce que honnêtement, il était très fatigué. Ça a été une année très éprouvante pour tout le monde et pour lui en particulier. Ça lui fera du bien de pouvoir enfin se reposer. »mentionne l’homme qui compte 106 matchs de Ligue 1 et plus de 250 en Ligue 2 à son actif.
Un repos bienvenu pour Pascal Gastien, quand on connaît la longue carrière de joueur et d’entraîneur qu’il a eue. Notamment au Chamois Niortais, où il aura laissé une marque indélébile dans les deux rôles. Alors forcément, Johan ne reste pas indifférent à la situation actuelle de son ancien domicile. « J’ai eu Quentin (Bernard) à mon arrivée à Niort, on parle de lui tous les jours et pour moi c’est un vrai crève-cœur. Ça fait certes plaisir de revoir tous ces anciens chamois, ça met un peu de baume au coeur. Mais ça fait mal de voir le club en arriver là, d’autant plus qu’il a réalisé une bonne saison. Nous aurions pu connaître quelques jours plus positifs, mais maintenant, c’est une vraie tristesse. Mais à un moment donné, on n’obtient que ce que l’on mérite. Quand on voit la gestion qui a été faite, que le club n’a jamais fait de progrès sur les infrastructures, ça ne peut malheureusement que finir ainsi « , analyse-t-il.
En Auvergne et en Ligue 2, Johan Gastien a de très beaux jours devant lui.
