une industrie sanctionnée pour des émissions de dichlorométhane bien supérieures à la norme – .

une industrie sanctionnée pour des émissions de dichlorométhane bien supérieures à la norme – .
une industrie sanctionnée pour des émissions de dichlorométhane bien supérieures à la norme – .

Une amende de 22 000 € et la suspension jusqu’à nouvel ordre des rejets d’effluents chargés en dichlorométhane. Ce sont les deux décisions prises le 30 janvier 2024 par la préfecture de la Vienne à l’encontre de TDCI (Traitement coupé conception industriel), une industrie de quelques salariés spécialisée dans le traitement et le revêtement des métaux à Dangé-Saint-Romain, au nord de Châtellerault.

220 fois le plafond autorisé

En cause, selon les arrêtés préfectoraux toujours en vigueur : « Des concentrations de dichlorométhane nettement supérieures aux valeurs limites réglementaires », dans les effluents industriels rejetés dans le réseau d’épuration municipal de Dangé-Saint-Romain.

Un rapport d’analyse des eaux de traitement de l’usine, réalisé en juillet 2023 par une société indépendante, a révélé un taux de chlorure de méthylène de 110 000 μg/l, soit 220 fois le plafond autorisé (1). « susceptible de contaminer l’eau et les boues de la station d’épuration »souligne la préfecture (2).

Produit susceptible de provoquer le cancer

Utilisé dans l’industrie chimique, le chlorure de méthylène est un composé organique classé « H351 » par la législation européenne en vigueur, soit « Suspecté de provoquer un cancer ».

TDCI (anciennement Décap’Centre Industrie) était dans le viseur de l’État depuis juillet 2021. A l’époque, l’entreprise avait été mise en demeure de « se conformer »dans un délai de trois mois, ses installations classées pour la protection de l’environnement.

Près de trois ans plus tard, la préfecture constate que « La situation perdure malgré l’expiration du délai ». Elle précise que “l’opérateur a indiqué […] qu’elle n’était pas en mesure de mettre en œuvre un processus permettant de se conformer aux exigences relatives aux concentrations maximales de dichlorométhane.

Or, selon elle, « il est permis à [TDCI] de faire traiter comme déchets par une installation dûment autorisée les effluents aqueux provenant du lavage de pièces ayant subi un traitement préalable dans des bains de solvants ».

Trois licenciements

Interrogé mardi 25 juin, le gérant, Claude Nilion, conteste le caractère cancérigène du produit. Il considère que « Les normes européennes changent constamment » et « Le tarif demandé par la préfecture est tellement bas qu’il est impossible de l’atteindre ».

Cependant, il explique qu’il a “mettre les choses en place” depuis les sanctions. « Nous effectuons des tests pour baisser progressivement les tarifs.. Quand nous trouverons la solution, nous pourrons reprendre cette activité… Tant qu’elle reste rentable. Sinon? Il va falloir fermer. Nous avons dû licencier trois personnes en 2023 à cause de cette histoire.»

Entre-temps, l’entreprise « fait fonctionner les autres secteurs ». Et pour la partie « traitement au dichlorométhane » – qui, normalement, pèse “un certain pourcentage” de l’activité – elle « fait appel à des sous-traitants ».

(1) Selon la préfecture, TDCI exploite « un débit moyen de 3 500 kg de dichlorométhane » par jour. La valeur limite d’émission est fixée à 50 μg/l.

(2) La préfecture n’a pas répondu à notre demande de précisions, pas plus que les Eaux de Vienne, gestionnaire de la station d’épuration de Dangé.

 
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