La direction pointée du doigt par certains syndicats au sein de la prison de Béziers

La direction pointée du doigt par certains syndicats au sein de la prison de Béziers
La direction pointée du doigt par certains syndicats au sein de la prison de Béziers

Les représentants du syndicat Alliance Justice de la prison de Béziers s’insurgent contre leur direction, qu’ils jugent trop dure et inhumaine… Les représentants de FO marquent le pas, tandis que ceux de l’UFAP soutiennent les critiques d’Alliance.

Disons-le tout de suite, les membres du syndicat Alliance Justice et le directeur de la prison Gasquinoy de Béziers ne passeront pas le week-end ensemble. Pour ne donner qu’un exemple de l’ambiance qui peut régner derrière les murs : « Nous n’avons qu’une seule priorité, qu’elle parte.expliquent Fabrice Bezes et Nicolas Burtz, les deux élus locaux. Elle exerce un management hautain, dénué de tout sentiment d’humanité, se cachant derrière un totem syndical alors que sa gestion humaine est aux antipodes du syndicalisme.

Claire Vershaeve, directrice de la maison d’arrêt de Béziers, responsable nationale du syndicat des personnels d’encadrement FO, n’a pas souhaité répondre aux attaques d’Alliance, soulignant dans un premier temps qu’Alliance n’était pas un syndicat représentatif au sein de la prison. “J’ai, d’une part, un devoir de réserve et je ne peux répondre aux sollicitations d’un média sans l’accord de la direction interrégionale.”

Peur du suicide parmi le personnel

Les représentants de l’Alliance présentent leurs arguments contre leurs dirigeants. « Bien sûr, dans le passé, il pouvait y avoir des désaccords, des tensions, mais au final tout le monde en a profité. Aujourd’hui, les décisions prises sont toutes aussi folles les unes que les autres, mettant en danger le personnel et la population pénale. Il apparaît clairement que cette direction n’a pas les compétences pour gérer un établissement pénitentiaire.

Les représentants d’Alliance Justice craignent qu’un agent mette fin à ses jours comme cela s’est produit à l’hôpital de Béziers il y a quelques jours. « Nous allons droit vers cela et si cela devait arriver, notre administration ne pourra pas dire qu’elle n’a pas été alertée. Nous lançons un appel à l’aide. Quant à ceux qui continuent à cautionner et à fermer les yeux, peut-on considérer qu’ils sont complices de la torture psychologique infligée au personnel ? »

Un différend entre Alliance et la direction

On le voit, les relations sont tendues avec certains personnels. Pour le représentant local FO : « Il y a un véritable différend entre la direction et les membres d’Alliance. Il y a une ambiance toxique et oui la direction fait pression sur les agents. Mais il y a un manque de personnel, près de 20 % des effectifs. Je ne vais pas dire que la direction ne fait pas toutes les bonnes choses. Mais d’un autre côté, on ne peut pas laisser dire que des cas personnels préoccupants ne sont pas pris en compte. Un de nos collègues vivait une situation familiale grave. Très sérieux. Avec FO et la direction tout a été fait pour que rien ne se passe et que notre collègue soit pris en charge pour qu’aucun drame ne se produise. Les choses vont mieux pour lui.

« C’est dur et cela manque de souplesse »

David Parmentier, du syndicat Ufap reconnaît que la gestion n’est pas facile. « Nous avons une équipe de direction qui a un style de gestion particulier. Il n’y a aucun doute à ce sujet. C’est dur et manque beaucoup de souplesse. Je serais tenté de dire que le fond est bon, mais que la forme l’est beaucoup moins. Notre management fonctionne essentiellement de manière impulsive, alors que nous avons aussi des familles et pouvons parfois être fragiles. Il faudrait savoir comment en tenir compte. Nous sommes d’accord avec les critiques formulées par Alliance.

Un geste mal interprété

Lors de la cérémonie honorant les deux gardiens de prison assassinés après l’évasion de Mohamed Amra, tout le personnel a tourné le dos au directeur présent à la cérémonie. Certains affirment que c’est elle qui était visée.« Non, vous ne devriez pas dire ça. Comme dans le management, nous ne ciblons pas sa personne, mais son action. Lors de la cérémonie, elle n’a pas été visée personnellement. Mais à travers elle, c’est toute notre institution qui a été visée. C’est ainsi que nous devons interpréter notre colère. »réaffirme David Parmentier. Autant dire que le calme n’est pas près de revenir derrière les murs.

 
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