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Éditorial Alençon
Publié le
26 novembre 2024 à 15h49
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Il faisait beau, dimanche 20 novembre 2022, vers 11 heures, et la chaussée était sèche sur la route qui relie Rânes à Carrouges, la RD909, à une altitude de Saint-Martin-l’Aiguillondans l’Orne.
Au volant de sa Subaru Legacy, une maman d’Argentan de 35 ans est entrée en collision avec un utilitaire Citroën Nemo qui arrivait devant et à bord duquel se trouvaient deux hommes : le conducteur de 84 ans et son fils. de sa compagne, soixante ans.
Aucune infraction au code de la route identifiée
Le choc fut violent. La Nemo s’est retrouvée dans le pré voisin tandis que la Subaru, plus lourde, est restée sur la route. Son conducteur s’en est sorti indemne. A bord du véhicule utilitaire, les secours ont désincarcéré deux personnes grièvement blessées. Claude Guibout, le conducteur, souffrant de multiples fractures, est décédé lors de son transfert à l’hôpital. Son passager a également subi plusieurs fractures, dont certaines lui ont causé un inconfort permanent.
L’automobiliste d’une trentaine d’années était poursuivi pour homicide et blessures involontaires. Elle a été jugée par le tribunal correctionnel d’Alençon jeudi 21 novembre.
L’accident ? La jeune femme affirme ne se souvenir de rien. Les contrôles effectués par la gendarmerie n’ont pas mis en lumière aucune infraction susceptibles d’avoir joué un rôle dans la cause de l’accident, d’un côté ou de l’autre. Pas de présence d’alcool ou de drogues, pas d’usage du téléphone, pas de vitesse excessive et les ceintures de sécurité étaient correctement bouclées.
Deux ans de prison avec sursis requis
L’unique expert en assurance – les deux véhicules étaient assurés auprès de la même compagnie – considère que l’hypothèse la plus probable est celle d’un léger décalage de la Subaru à gauche, dans le chemin de la Citroën. Les deux véhicules sont en fait entrés en collision depuis le coin avant gauche et non de face.
L’accusation considère le conducteur de la Subaru responsable de l’accident et nécessite une peine de deux ans de prison avec sursis. Elle demande également l’annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant trois mois.
Pour la défense, Me Lori Helloco concentre son argumentation sur l’absence d’infraction et les doutes subsistant quant à la responsabilité exclusive de son client dans la survenance de la collision. La preuve que la Subaru aurait empiété sur l’autre voie n’est pas formellement apportée par l’expert. Le fait que la Subaru soit restée sur la route tandis que le petit utilitaire a été envoyé dans le pré voisin s’explique par la différence de masse entre les deux véhicules : 1 600 kg pour la voiture japonaise contre 1 100 kg pour l’autre. .
En délibération
Il rappelle que la voiture du prévenu possédait quatre roues motrices permanentes, un facteur de sécurité qui rend très improbable l’hypothèse d’un dérapage en virage, surtout sur route sèche et aux vitesses autorisées. Il a conclu qu’il s’agissait d’un malheureux concours de circonstances et a demandé la libération de son client.
L’affaire a été portée devant volontaire au jeudi 30 janvier 2025.
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