Assaf Moran, ministre plénipotentiaire de l’ambassade d’Israël en France, était à Nice ces lundi et mardi, invité au dîner annuel du Crif Sud-Est (conseil représentatif des institutions juives de France). Un événement en l’honneur de la police, en présence d’Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations.
Lors de votre visite, avez-vous rencontré la grand-mère niçoise du petit Eitan, 12 ans, otage du Hamas libéré il y a un an ? Son gendre est toujours aux mains du Hamas.
« Nous avons organisé cette semaine une réunion à l’ambassade à Paris avec la famille Yahalomi. Le père, Ohad, un Franco-Israélien, est en effet toujours aux mains du Hamas, tout comme un autre Franco-Israélien, Ofer Kalderon. Nous espérons qu’ils reviendront très bientôt à la maison. Nous sommes en contact régulier avec les familles. Nous les avions déjà rencontrés le 7 octobre 2024.
Avez-vous des nouvelles d’eux ? Savez-vous s’ils sont encore en vie ?
Malheureusement non, nous ne le savons pas. La guerre continue à Gaza et nous faisons tout notre possible pour sauver les otages. C’est le but premier de cette guerre : libérer tous les otages. 417 jours se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023. C’est une réalité très difficile pour ces familles qui ne savent pas si leur mari, leur père, leur fils est vivant aujourd’hui.
Nice a été le théâtre de nombreuses manifestations de soutien au peuple palestinien. Que vous inspire cette mobilisation ?
C’est tout à fait naturel de manifester, de critiquer Israël. En revanche, il n’est pas acceptable d’appeler à l’anéantissement d’Israël comme ce fut le cas lors des manifestations relayant le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre ». Il n’est pas acceptable de nier l’État et le droit au retour du peuple juif.
Depuis le 7 octobre 2023, les incidents antisémites se multiplient en France, comme dans les Alpes-Maritimes. Que vous inspire ce constat ?
La France n’est pas antisémite. Mais il y a de l’antisémitisme en France. Encore plus depuis le 7 octobre 2023. Les autorités françaises protègent la communauté juive et notre équipe à l’ambassade, et nous les en remercions. Le dernier sondage Crif révèle que 12% des Français estiment que c’est une bonne chose que les Juifs de France quittent le pays. C’est un chiffre inquiétant, mais il ne concerne pas la majorité des Français.
Un collectif demande au maire de Nice de retirer les drapeaux israéliens de la devanture de l’hôtel de ville au motif que Nice ne doit pas soutenir un Etat dont le chef du gouvernement est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Qu’en penses-tu?
Tout d’abord, nous remercions le maire de Nice pour son soutien. Deuxièmement, la décision de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu est une décision politique anti-israélienne visant à compromettre le droit d’Israël à se défendre et à défendre ses citoyens alors que notre pays mène une guerre existentielle. contre le terrorisme. Il s’agit d’une décision arbitraire dans le cadre d’une attaque incessante contre Israël, la seule démocratie du Moyen-Orient, face aux véritables crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Iran, en Afghanistan, en Syrie et par le Hamas contre la population palestinienne. Il s’agit d’une tentative d’isoler Israël sur la scène internationale. Il s’agit d’une décision dangereuse qui sert l’axe du mal dans le conflit idéologique et politique qui ravage la communauté internationale.
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban est-il une question de temps ?
Nous avons atteint notre objectif militaire au Liban. Le moment est désormais venu de signer un accord de cessez-le-feu. Nous espérons que de l’autre côté, cet accord et toutes ses clauses seront respectés. Autrement, Israël conservera son droit à se défendre. Contrairement à ce que pensent certaines personnes dans le monde, Israël ne cherche pas à poursuivre une guerre sans fin. Israël veut vivre en paix avec ses voisins.