Initiative populaire pour une place financière suisse durable

Initiative populaire pour une place financière suisse durable
Initiative populaire pour une place financière suisse durable

Politique écologique en Suisse

Une initiative populaire a été lancée pour une place financière suisse durable

Une alliance de politiques, d’entreprises et d’ONG souhaite que la Suisse établisse des règles plus strictes pour le secteur financier.

Publié aujourd’hui à 15h59

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La place financière suisse ne doit pas soutenir « la destruction de la planète ». Une alliance de politiques, d’entreprises et d’ONG a lancé mardi une initiative populaire «pour une place financière suisse durable et tournée vers l’avenir».

Déclin des abeilles sauvages, inondations en Espagne ou dégel du permafrost: les conséquences de la crise climatique sont déjà énormes et vont encore s’accentuer dans les années à venir, a déclaré le conseiller national Marc Jost (PEV/BE) aux médias à Berne. Face à cette situation, la responsabilité est collective de « laisser un environnement intact aux générations futures ».

Et il estime qu’il faudrait jusqu’à 8 000 milliards de dollars par an pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Si la protection du climat coûte cher, l’absence de protection du climat coûte encore plus cher, a ajouté le député Stefan Müller-Altermatt (Centre/SO). .

Selon lui, la Suisse a un rôle particulier à jouer : sa place financière, « qui est un poids lourd international, est un gigantesque levier pour faire avancer la décarbonation ». Elle doit jouer un rôle de leader international dans les services financiers durables, selon le conseiller national Gerhard Andrey (Vert-es/FR).

Or, les grandes banques et compagnies d’assurance suisses investissent actuellement chaque année des milliards dans des activités à l’étranger qui nuisent à l’environnement, comme la déforestation de la forêt tropicale ou l’exploitation du charbon, a critiqué la conseillère nationale Mattea Meyer (PS/ZH). Le secteur contribue ainsi à la crise du climat et de la biodiversité, a-t-elle déclaré.

Alors que l’économie et la population suisses s’efforcent de protéger le climat, la place financière produit à l’étranger environ 18 fois la quantité de CO2 émise par la Suisse, a ajouté la députée Kathrin Bertschy (PVL/BE). Et de constater que les mesures purement volontaires ne suffisent pas à apporter les changements nécessaires.

« Des règles du jeu contraignantes »

“Nous devons imposer des règles du jeu contraignantes”, a déclaré Thomas Vellacott, directeur général du WWF. Et de souligner que de telles règles existent déjà dans d’autres places financières, comme Londres, Hong Kong ou Singapour.

Les règles doivent s’appliquer à tous les acteurs, a ajouté Michael Malquarti, directeur des risques dans une société de gestion genevoise. Selon lui, le texte applique au secteur financier et du point de vue environnemental « un principe simple et fondamental du libéralisme, l’interdiction de nuire à autrui ».

L’initiative est “une opportunité”, selon Mme Bertschy. Ce n’est pas seulement important pour le climat, mais aussi décisif pour la compétitivité de la Suisse, car il existe des risques financiers liés au climat, comme les pertes dues à la sécheresse ou aux inondations.

Ce ne sont pas les nouvelles technologies innovantes et les approches écologiquement durables qui manquent, mais les incitations financières et le financement efficace de ces solutions d’avenir, a souligné M. Andreï.

Tous les partis sauf l’UDC

Concrètement, il est demandé à la Confédération de prendre des mesures pour que les flux financiers respectent les normes internationales en matière de protection du climat et de la biodiversité.

L’initiative limite également « de manière ciblée » le financement de projets d’énergie fossile, a expliqué M. Müller-Altermatt. Pour atteindre l’objectif de 1,5°C fixé dans l’Accord de Paris, « il est urgent d’abandonner rapidement les combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel », a déclaré Meyer.

Un contrôle doit également être mis en place pour garantir le respect des obligations. Des exceptions sont prévues pour les activités ayant un impact minimal sur l’environnement. L’idée n’est pas de créer un fardeau bureaucratique inutile, a souligné Malquarti. « Si l’initiative fixe un objectif clair, elle laisse les acteurs libres de choisir les moyens pour l’atteindre. »

Le comité est composé d’élus fédéraux actuels et anciens de tous les principaux partis, à l’exception de l’UDC. Il a jusqu’au 26 mai 2026 pour récolter 100 000 signatures.

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