En ce 27 juin, une ambiance de vacances flotte dans la cour de l’Hôtel de Ville de Lyon : c’est aujourd’hui le dernier conseil municipal avant l’été.
Une torpeur vite balayée par les invectives de quelques dizaines de commerçants et riverains venus ce jeudi matin faire entendre leurs revendications sur la place de la Comédie. La raison en est la fermeture de Lyon, également appelée piétonisation.
“Il y a un immense ras-le-bol aujourd’hui à Lyon de tout ce qui se met en place sans concertation, sans étude d’impact, ce qui crée un véritable chaos dans la ville.», explique Alexandra Carraz-Ceselli, coordinatrice du collectif. “Tout le monde veut une ville paisible, mais nous ne voulons pas que les choses avancent à cette vitesse, de cette manière et à cette échelle.»
Lancée il y a quinze jours, la pétition Stop à la fermeture de Lyon a déjà rassemblé près de 6 000 signatures : elle constitue l’une des opérations d’un plan d’envergure, entre résistance et ventes symboliques. “Personne n’aime être là-bas, mais nous aimons notre ville et nous ne pouvons pas nous résoudre à la laisser mourir. Nous agirons et nous gagnerons en force si personne ne nous écoute.”
Ce matin, plusieurs dizaines d’habitants, commerçants ou simples manifestants se sont rassemblés devant l’Hôtel de Ville pour interpeller le maire et les élus, pacifiquement mais fermement : «ce que nous demandons, c’est qu’ils nous rencontrent, qu’ils arrêtent de nous mépriser et d’agir comme si nous étions trois méchants commerçants qui refusent toute action de piétonisation”.
Le collectif réclame entre autres la suspension des travaux qui vont commencer, mais aussi une rencontre avec les élus et le maire de Lyon. S’il affirme avoir consulté 60 000 personnes sur les projets de réduction de l’usage de la voiture en ville, Alexandra Carraz-Ceselli et les manifestants ne sont pas du même avis : «le collectif s’est rassemblé autour de la protestation, nous n’avons jamais vu autant de mécontents dans la ville.
