Un baron présumé de la drogue placé en garde à vue

Un baron présumé de la drogue placé en garde à vue
Un baron présumé de la drogue placé en garde à vue

Un homme a été interpellé lundi 24 juin dans le 16e arrondissement de Paris. Il est interrogé, avec plusieurs autres suspects, dans le cadre d’une enquête pour trafic de drogue.

C’est « un très gros poisson » que les enquêteurs de la police judiciaire parisienne viennent de prendre dans leurs filets. Un homme, présenté comme « un grand criminel », a été interpellé ce lundi 24 juin, en fin d’après-midi, dans un commerce situé dans le 16e arrondissement de Paris, a appris BFMTV de sources policières et proches du dossier.

Déjà condamné une quinzaine de fois, notamment pour des faits d’escroquerie, de vol, de violences, de trafic de stupéfiants et de détention illégale d’armes, Olivier S., surnommé « Paulo » et âgé de 41 ans, a été retrouvé en possession d’une arme de poing. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Paris.

Ce mercredi 26 juin, son audition était toujours en cours. Contacté, son avocat n’a pas répondu.

Des liens forts entre les suspects

Cette arrestation intervient dans le cadre d’une enquête pour « trafic de drogue » et plusieurs autres suspects sont actuellement interrogés en garde à vue.

Parmi les autres personnes placées en garde à vue figurent la compagne d’Olivier S., mais aussi l’épouse et la fille d’Hakim B., chef de file du trafic de drogue à Marseille et sa région. Surnommé « Marcassin » ou « Gros pantalon », Hakim B., 44 ans, originaire de la ville des Flamants, située dans le 14e arrondissement de Marseille, a été arrêté à Dubaï en février 2021, avant d’être extradé vers la France où il a été mis en examen et puis placé en détention provisoire.

Les enquêteurs de la brigade des stupéfiants, appuyés par leurs collègues de la brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF), semblent avoir établi des liens solides entre les différents suspects, ainsi que les contours des circuits de blanchiment issus du trafic de drogue.

Ces investigations sont menées dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris.

Un style de vie somptueux

Issu du monde des affaires parisien, « Paulo » est une « vieille connaissance » de la police et de la justice. Mis en examen à l’été 2019, puis placé en détention provisoire dans une affaire d’importation de cocaïne entre Paris et Marseille (Bouches-du-Rhône), la perquisition à son domicile avait mis au jour un train de vie somptueux, en décalage avec son revenu.

Dans ses 200 mètres carrés, situés dans le triangle d’or parisien, les policiers de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) et de la police judiciaire de Versailles (Yvelines) avaient mis la main sur 21.000 euros en liquide, plusieurs œuvres d’art, un fusil d’assaut AR 15, un pistolet semi-automatique calibre 9 mm PK 380, une dizaine de téléphones portables cryptés, un téléphone satellite et une montre Richard Mille, modèle McLaren, d’une valeur de 197.000 euros. Cette affaire est toujours en cours d’instruction à Marseille.

Olivier S. a également été condamné à quatre ans de prison, en octobre 2019, devant le tribunal judiciaire de Paris dans le cadre d’une affaire d’importation de cocaïne en provenance du Pérou, dite « Tango argentin ».

Arrêté pour détention illégale d’arme

Son nom a également été cité dans l’une des plus grosses saisies de drogue dans une gare parisienne. En janvier 2022, Pascal C., 45 ans, a été interpellé par des agents des douanes sur un quai de la gare de Lyon, alors qu’il transportait une valise contenant plus de 58 kg de cocaïne à destination d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Décrit comme « un simple mulet », Pascal C. avait été écroué avant d’être condamné à cinq ans de prison dans cette affaire dans laquelle il n’avait révélé ni le nom de son parrain ni celui du destinataire de cette cocaïne.

« Paulo » a ensuite été interpellé, le 16 novembre 2023, en milieu d’après-midi, avenue Montaigne dans le 8e arrondissement, par des policiers en patrouille, alertés par son comportement « nerveux ». Ils ont trouvé sur lui un pistolet semi-automatique modèle Glock 26 ainsi qu’un chargeur, chargé de sept munitions de calibre Luger 9 mm, alors qu’il n’avait pas de permis d’armes, et trois téléphones.

L’exploitation de ces smartphones avait révélé la présence de fichiers de recherche, issus de dossiers confidentiels de la police, concernant deux membres du grand banditisme, dont un Marseillais. Lors de ce contrôle, les fonctionnaires ont également saisi près de 2.000 euros en espèces chez lui.

Au chômage, il a fait valoir, en garde à vue, qu’il avait acquis ce Glock 26 pour assurer sa « sécurité ». Pour la détention illégale de cette arme, il avait fait l’objet d’un aveu préalable de culpabilité, – plaidant coupable -, et avait écopé d’une peine d’un an de prison, exécutée sous forme d’assignation à résidence avec bracelet électronique.

Un homme tué « par erreur »

Il avait notamment expliqué avoir acheté ce Glock 26 en banlieue parisienne après avoir été la cible d’une tentative d’enlèvement, dans la soirée du 19 mai 2023, près de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Il avait également affirmé avoir vu un inconnu, le visage caché sous un casque noir, sortir d’un véhicule utilitaire et se diriger rapidement vers lui, une arme à la main.

Il s’est alors réfugié chez un proche, agent immobilier professionnel, qu’il a présenté comme son « petit frère » chez qui il avait passé plusieurs nuits. Ce dernier, Ruben Azoulay, 31 ans, a été abattu le 24 mai 2023, boulevard de Courcelles, par un homme casqué, armé d’une mitraillette Skorpion VZ61 et d’un pistolet Colt modèle 1911, calibre 45.

Le 1er juin 2023, Olivier S. s’est rendu dans les locaux de la brigade criminelle, chargée de l’enquête sur cet assassinat, pour indiquer qu’il était la véritable cible de ce meurtre et que Ruben Azoulay avait été tué « par erreur ».

Dans cette affaire de meurtre, trois hommes, dont deux marseillais, soupçonnés d’avoir participé aux événements, ont été mis en examen en avril avant d’être placés en détention provisoire.

Stéphane Sellami et Solenne Bertrand

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