Par
Geoffrey Faucheux
Publié le
24 novembre 2024 à 15h02
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En 2027, la galerie de Maison Chabouille aura 500 ans. Caché derrière la mairie de Moret-Loing-et-Orvanne, ce joyau architectural construit en 1527 surprend et impressionne par sa beauté, son décor plein de détails et son incroyable histoire. Si ce bâtiment exceptionnel peut être comparé à une façade, il s’agit en fait d’un galerie d’une résidence construite pour un officier financier du roi François Ierest (qui régna de 1515 jusqu’à sa mort en 1547), du nom Nicolas Chabouillé.
« Un monument majeur de la Renaissance »
«C’est un monument majeur de la Renaissance. Mais cette galerie n’a pas été construite à l’endroit où elle se trouve aujourd’hui, explique ainsi Claude-Clément Perrotguide à l’office de tourisme Moret Seine & Loing et président du centre de recherche et de documentation médiévale et archéologique de Saint-Mammès. Il reliait les deux immeubles qui composaient la maison de Nicolas Chabouillé, située passage Zanaroff, en bordure de la rue Grande », explique-t-il.
Après la mort de Nicolas Chabouillé, en 1542, sa propriété fut partagée au fil des siècles avant d’arriver entre les mains d’un dénommé Colson vers 1820 : « Il est tonnelier et l’art, ce n’est pas vraiment son truc. Il fermera notamment toutes les ouvertures et fera de cette maison une sorte d’atelier », précise Claude-Clément Perrot.
Propriété de l’amant de la sœur de Napoléon
Heureusement, avant que d’autres malheurs ne viennent priver cette somptueuse demeure de sa beauté originelle, elle sera « sauvée » par Fortuné de Brack.
« C’est un jeune officier de cavalerie arrivé à l’école militaire de Fontainebleau en 1806. On le dit beau et un peu efféminé. Il sera d’abord l’amant de Pauline Borghèse Bonapartesœur de Napoléon, avant de devenir l’amante de Mademoiselle Marsgrande tragédienne de l’époque, actrice préférée de Napoléon. Le riche couple fait également partie d’une société d’actionnaires qui va urbaniser une partie des Champs-Elysées », explique ce fin connaisseur de l’histoire morétane.
Le colonel de Brack, qui connaissait cette galerie, décide alors de l’acheter pour réaliser la façade de sa maison parisienne. Démonté pierre par pierre, ce joyau de l’architecture du XVIe sièclee siècle sera remonté de la même manière à Paris en 1826.
Finalement, les deux amoureux se séparèrent avant même d’habiter cette maison : « La maison passa ensuite entre les mains de différents propriétaires jusqu’à appartenir, en 1955, à la famille des Comte d’Ussel“, continues Claude-Clément Perrot.
Détails architecturaux
La galerie de la maison Chabouillé présente trois grandes arcades surmontées d’une galerie fermée, avec une annexe contenant un escalier. Les sculptures, de grande qualité, ont probablement été réalisées par les plus grands artistes de l’époque. Parmi les motifs, certains sont d’inspiration italienne, d’autres représentent les travaux d’Hercule ou de divinités romaines comme Neptune, Atlas, Éole ou encore Vulcain. Dans la partie supérieure, on voit une devise latine que l’on doit à Epictète et qui se traduit par : « Celui qui sait retenir sa langue et dompter ses sens est plus fort que celui qui prend les villes ». On retrouve enfin le motif de la salamandre, emblème de François Ier. A noter que des médaillons de François II, Henri II ou encore Diane de Poitiers furent ajoutés au XIXème siècle.
Retour à Moret
Décidant de construire des immeubles de bureaux à l’emplacement de cette maison, la famille a choisi de détruire le bâtiment, non sans préserver la galerie : « Ils vont mettre une clause dans le contrat indiquant que la galerie doit revenir à Moret aux frais de l’aménageur et être réinstallés aux frais de la mairie », ajoute-t-il.
Cependant, ne pouvant la restituer à l’endroit où elle avait été construite, la municipalité de l’époque décida de faire installer cette galerie dans le cour de la mairie en 1956, où il se trouve encore aujourd’hui.
« Il faut savoir que la galerie était bien plus belle à l’époque qu’elle ne l’est aujourd’hui, car il a été considérablement modifié à travers le temps. Par exemple, le mur lisse situé dans la partie basse du bâtiment était autrefois décoré dearabesques. Aujourd’hui encore, il reste des morceaux de ce mur dans le jardin du Maison Lesage (located in rue Grande de Moret, editor’s note),” concludes Claude-Clément Perrot.
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