Par
Antoine Blanchet
Publié le
24 novembre 2024 à 6h20
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“Nous venons d’en entendre parler, mais nous ne l’avons pas vu.” Devant Lycée Dardenne À Vanves (Hauts-de-Seine), Leila, comme d’autres camarades, ne sait pas grand chose des violences qui ont éclaté en octobre devant l’établissement. Depuis le début du mois, une série de rixes a semé le trouble dans plusieurs lycées du départementavec plusieurs blessés à signaler.
Quatre élèves du lycée Jacques-Monod de Clamart ont été tabassés devant l’établissement dans ce contexte le 7 octobre. D’autres agressions ont eu lieu dans les semaines suivantes. Le 29 octobre cinq jeunes de Vanves et Malakoff ont été interpellés. Cette violence n’est pas nouvelle. Nous faisons le point sur ce phénomène.
Des rivalités qui remontent à plusieurs années
Ces rivalités entre différentes communes de Paris ne sont pas nouvelles. Selon le bande de cellules De la Préfecture de police de Paris, chargée d’identifier ces groupes souvent très jeunes, les tensions entre Vanves et les communes voisines auraient été portées à leur attention « dès 2020 ». «C’est un rivalité des communessans groupe identifié et constitué, basé sur un sentiment d’appartenance à une circonscription et non à un quartier ou un secteur défini », explique une Source policière.
Ces gangs opèrent sur une zone limitée, où l’on retrouve le 14e arrondissement de Paris, mais aussi Châtillon, Clamart et Issy-les-Moulineaux. « Les points de ralliement de ces violences se situent souvent autour des écoles. Ces derniers temps, nous constatons que le phénomène touche des personnes de plus en plus jeunes », analyse Bernard Gauducheaumaire de Vanves.
La loi du silence
Si les événements survenus en octobre auraient pu accroître la violence d’un cran, ils restent moins fréquents que dans les autres quartiers. La cellule gangs a ainsi recensé 7 épisodes de rixes entre 2020 et 2024, soit à peine deux par an. A titre de comparaison, les gangs des villes de Riquet-Stalingrad et Cambrai, dont les rivalités ont été meurtrières à plusieurs reprises, ont commis au moins sept actes de violences pour l’année 2023.
Quant aux causes de ces actes, le flou règne. « Il est très difficile d’identifier la raison de ces violences, car la loi du silence règne, tant chez les auteurs que chez les victimes. Par exemple, nous avons des parents à qui on demande de porter plainte, mais ils ne veulent pas », nous explique le maire de Vanves. Insultes, trafic de drogue ou histoires de filles… Les hypothèses sont nombreuses, mais elles ne deviennent jamais des certitudes.
Mesures mises en place par la municipalité
Pour pallier ce phénomène, des mesures ont été mises en place au fil des années par la commune, comme le déclare l’édile : « La mairie s’est positionnée comme un acteur pédagogique, et non coercitif. Des groupes d’éducateurs assurent une vigilance permanente dans les zones sensibles. Entre mai et octobre, nous avons aussi des médiateurs de rue. Ce sont des agents locaux qui circulent tard dans la nuit dans les endroits où l’on sait qu’il y a des rassemblements de gangs.
La commune a également créé un réseau avec les différents acteurs de la commune. « Nous avons le centre socioculturel qui accueille les personnes en difficulté, mais nous sommes aussi en contact avec les deux lycées de la commune et la police nationale », explique Bernard Gauducheau.
Un nouveau groupe créé
Ces liens ont été étendus et renforcés depuis fin octobre avec la création d’un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) par le parquet de Nanterre. Cette dernière, temporaire, vise à rassembler tous les acteurs, allant des communes à la police en passant par les acteurs éducatifs : « Nous avons par exemple été mis en relation avec les Protection judiciaire de la jeunesse et services pénitentiairescar certains des jeunes impliqués sont déjà connus de la justice. L’enjeu de ce groupe est de pouvoir intervenir le plus tôt possible », explique l’édile de Vanves.
Après la vague d’interpellations fin octobre, la tension semble retombée dans le sud des Hauts-de-Seine. Pour Bernard Gauducheau, les événements récents ne devraient pas susciter autant d’inquiétude : « Sur les 30 000 habitants de la commune, il y a une dizaine d’individus à risque. Ce n’est pas du tout le Bronx des années 60 ! « .
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