Elle dénonce un viol, il est acquitté faute de preuves

Elle dénonce un viol, il est acquitté faute de preuves
Elle dénonce un viol, il est acquitté faute de preuves

Au tribunal de Quimper (Finistère), lundi 24 juin 2024, un homme d’une quarantaine d’années est soupçonné d’avoir agressé sexuellement une femme dans la nuit du 9 septembre 2023. Elle avait 2,24 g d’alcool dans le sang et errait. entre le théâtre Max-Jacob et la gare.

Selon elle, il lui propose de l’héberger. Ils écoutent d’abord de la musique à la terrasse d’un bar, puis il l’emmène dans le hall d’un immeuble : «Je pensais qu’il avait un appartement. » Il l’aurait ensuite caressée avec insistance tandis qu’elle le repoussait à plusieurs reprises. Elle a également signalé des viols et appelé la police. Comme le souligne la présidente Céline Verny, elle a changé de version à plusieurs reprises. Elle admet son alcoolisme : « Je me fais plaisir. »

La version du prévenu est complètement différente : «Je ne comprends pas pourquoi elle dit tout ça. Je l’ai trouvée allongée par terre au bord de la route, elle était en danger. Je l’ai réveillée et lui ai proposé d’aller la mettre à l’abri dans un appartement. Elle a dit oui et je l’ai prise par la taille pour l’aider à se relever. » Ils s’arrêtent dans un bar. Comme d’habitude, l’homme est sobre.

Ils retournent dans la salle : «Je lui ai fait un câlin amical et elle est partie. Puis elle est revenue chercher son téléphone portable qu’elle avait oublié. Nous nous sommes assis sur un banc parce qu’elle était ivre et ne savait pas où aller. Elle m’a même remercié de l’avoir sauvée. » Il est arrêté, sur le banc des accusés, sans la moindre opposition.

L’ADN ennuyeux

Son ADN se retrouvera sur les sous-vêtements de la femme : « Nous avons dansé très étroitement au bar et il est possible que je l’ai touchée, mais sans aucune intention. » Il n’a jamais été condamné. Il a quitté le Sénégal en 2006 et a passé 17 ans en Espagne avant de rejoindre la France il y a deux ans. Il n’a ni maison, ni famille ici.

Me Anne Guillerme demande 8 000 €. La procureure Marie-Noëlle Collobert souligne “l’incohérence des mots” de la femme mais nécessite néanmoins trois ans de prison avec maintien en détention (il a déjà purgé dix mois) et une interdiction définitive de territoire français.

En colère parce que “on couvre les incohérences de la partie civile” et “Les vêtements sur lesquels l’ADN a été prélevé ont été mélangés par la police dans un même sac”, Me Nassera Hajji plaide pour sa libération et l’obtient.

 
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