Dimanche matin, vers 11 heures, une dizaine de journalistes sont arrivés à bord d’un véhicule 4×4 dans le village de Sinthiang Coumbabouré, situé le long de la RN6. A leur arrivée, ils ont été accueillis par deux agents des Eaux et Forêts, postés près d’une plaque indiquant « La Mare aux Crocodiles ». Les agents les ont guidés à moto jusqu’au célèbre étang, après un trajet d’une quinzaine de minutes.
A leur arrivée, les journalistes ont été émerveillés par la beauté naturelle du site. Au début de l’hiver, l’herbe verte ajoutait une touche de splendeur à ce lieu paradisiaque, ouvert sur les quatre points cardinaux. Le décor était décoré de petits ruminants, tandis que les enfants cueillaient des fruits de lianes, appelés « madd », sur les berges.
Un vendangeur, habitant le village voisin de Vélingara Pathé situé à moins de 300 mètres de l’étang, a également rejoint le groupe pour répondre aux questions des journalistes. « Nous côtoyons les crocodiles au quotidien. J’avoue qu’il y a des risques puisque les chèvres et les moutons sont parfois dévorés sur les berges”, a expliqué Bakary Samananko.
Ces propos ont été confirmés par l’adjudant-chef Abdoulaye Karé, chef de la brigade des eaux et forêts de Dabo, joint par téléphone. Il a expliqué que des crocodiles sortaient parfois de l’eau pour bronzer sur les berges, attaquant les petits ruminants lorsqu’ils avaient faim. Selon lui, il est urgent de clôturer cet étang avec des clôtures pour protéger les animaux domestiques et les habitants, notamment ceux de Dabo où se trouve un étang situé « tout près » des habitations.
Malgré la beauté indéniable de ce cadre, le site n’attire pas encore les touristes, a déploré l’adjudant-chef Karé. Alfousseyni Baldé, un habitant de Vélingara Pathé, a lancé un plaidoyer en faveur du développement du site. Il a appelé les autorités et les partenaires au développement à veiller à ce que l’étang puisse contenir de l’eau en permanence et en abondance, afin d’offrir un environnement optimal pour la résidence et la reproduction des crocodiles.
Cette revalorisation, selon lui, doit passer aussi par une meilleure connaissance des données relatives à l’étang. A ce jour, il n’existe aucune information précise sur les populations de crocodiles, ni sur la superficie et la profondeur de la mare, a souligné le chef de brigade de Dabo.
Bref, la visite de presse à l’étang aux crocodiles a mis en lumière les enjeux et les opportunités de ce site naturel exceptionnel. La coexistence avec les crocodiles présente des risques, mais aussi un potentiel important de développement touristique, qui mérite l’attention et les efforts des autorités locales et des partenaires au développement.
Cette visite de presse, organisée avec le soutien technique des Eaux et Forêts, le soutien financier du Forum Civil et le soutien logistique de l’ADC Ninnaba, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du concept « Les Mensuels de l’AJRK ». Cette initiative de l’Association des Journalistes et Reporters de Kolda vise à contribuer au développement de la région à travers des activités de terrain et des débats, suivis de la production d’articles susceptibles de proposer des solutions aux préoccupations des populations.
Ismaïla Mansaly / Vivafrik
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