il a joué l’argent qu’il a fraudé au casino

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il a joué l’argent qu’il a fraudé au casino

LLes sommes sont vertigineuses, près de 1,5 million d’euros au total. Parti, parti en fumée. « J’ai fait une grosse dépression, j’ai pris du poids. J’ai commencé à jouer à des jeux. C’est ce qui a causé ma perte», souffle le Royanais de 49 ans qui comparaît jeudi 20 juin devant le tribunal correctionnel de Saintes. Il «ne se souvient plus» des sommes qu’il a extorquées à des connaissances. « Je n’ai pas compté, mais ils m’ont payé de l’argent, c’est vrai. »

Quand on commence à donner, on espère toujours qu’en donnant plus on obtiendra le jackpot…

Pour cinq des victimes, la démarche est la même. Il a réalisé des profits incroyables en spéculant sur un mystérieux « don qatari ». Une grosse mise initiale et des relances constantes pour couvrir divers frais, sans jamais apporter la moindre preuve. La principale victime, un habitant de Saint-Thomas-de-Conac, lui a fait signer une reconnaissance de dette de 170 000 euros, mais lui a restitué plus de 700 000 euros plus tard. Cela a duré dix ans, jusqu’en 2020.

“Sous influence”

«C’était un cousin éloigné de mon partenaire. C’était un bon parleur. Je n’aurais pas pensé qu’il me frapperait comme ça. J’étais sous influence. Quand nous avons commencé à donner, nous avons toujours espéré qu’en donnant plus, nous obtiendrions le jackpot… », dit-il. « Nous étions tous pris dans une spirale descendante. Personnellement, cela a affecté ma santé. C’était des appels répétitifs, jusqu’à très tard, même le week-end», décrit un habitant de Semoussac, qui a lâché plus de 200 000 euros.

Le prévenu tente d’expliquer que c’est la première victime qui tirait les ficelles. La reconnaissance de dettes correspondrait à des lingots qu’il avait volés pour échapper au fisc. « Il m’envoyait des enveloppes scellées à la cire pour que je puisse les donner à des personnes que je ne connaissais même pas. Mais bon, je suis le méchant… »

Blanchiment d’argent

Le président Jérôme Hars parle de son ex-épouse, qui l’a « mis à la porte en 2008 ». « Il a contracté des emprunts, elle doit encore payer ses dettes. Il jouait jusqu’à 3 000 euros par soirée. Elle le décrit comme manipulateur, violent lorsqu’il perdait au casino. » La prévenue affirme qu’elle « en a profité ». Il affirme également avoir été trompé par son ancien avocat, M.e Sarfaty, désormais radié du barreau.

Il n’avoue qu’un seul regret, les 22 720 euros qu’il a empruntés à l’ancienne nounou de sa fille. Il a des mots durs pour son père, qui ne l’accable pourtant pas même si son fils l’a déchargé de 125 000 euros… Ancien camionneur, le Royanais perçoit une pension d’invalidité de 900 euros. La police estime son train de vie à 4 000 euros par mois. Il s’offre des « escort girls » et des restaurants gastronomiques. Le prévenu est également responsable de blanchiment puisqu’il a gagné 305 425 euros avec l’argent d’autrui.

« Traumatisé »

« Est-ce que vous jouez toujours au casino ? » », demande le parquet. ” Beaucoup moins. Au casino, il y a trois mois, au PMU, il y a peut-être deux semaines. » La lumière se rallume. « J’avais joué 90 euros, j’en ai ramassé environ 400. Au casino, j’ai gagné près de 6 000 euros. » « Et vous ne vous souvenez pas des sommes faramineuses que vous devez aux parties civiles. Je pense qu’on a couvert, je ne sais quoi», soupire Jérôme Hars, lassé de ses explications «nébuleuses».

« Il a volé ses parents, la nounou de sa fille. Il a arnaqué un ami de vingt ans. Cela ne le dérangeait pas. Mes oreilles saignent quand je l’entends dire : « J’ai tout perdu ». Il a perdu une chose, sa dignité, son honneur”, attaque M.e Ophélie Rodrigues, l’avocate de la première victime. Son collègue, M.e Felix Molteni, pointe ses « paradoxes ». « Il doit de l’argent à tout le monde mais il est la victime. »


Ophélie Rodrigues et Félix Molteni, avocats des parties civiles, ont déploré l’attitude victimaire du prévenu. Elsa Larue, pour la défense, estime son client incapable de monter une si grosse arnaque.

Philippe Ménard/SO

M.e Elsa Larue, l’avocate de la défense, reconnaît ne pas avoir tout compris. Ni l’histoire de son client, ni les versions des victimes. « Comment peut-on donner autant d’argent alors qu’on ne vérifie même pas quand quelqu’un dit qu’Interpol est à Toulouse et que Dubaï est la capitale du Qatar ? Je reste persuadé que, dans cette affaire, il y a une partie qu’on ne connaîtra jamais. » Elle pense qu’il n’a pas pu monter une si grosse arnaque, qu’il est « totalement innocent ». Le dernier mot appartient à l’accusé, qui pleure sur son sort. « L’enquête m’a traumatisé plus qu’autre chose. J’ai mon âme et ma conscience. »

Le parquet requiert trois ans de prison, dont deux ans avec sursis pour trois ans, l’obligation de prodiguer des soins, de réparer le préjudice, de payer le trésor public, et l’interdiction de se présenter dans les casinos et de participer aux jeux de hasard. et le hasard, et une amende de 10 000 euros. Délibéré le 30 août.

 
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