Kaolack, 20 nov (APS) – « Rupture et promesses », un essai politique du journaliste sénégalais Samba Oumar Fall, examine la politique sénégalaise de 1960, année de l’indépendance, jusqu’à l’élection en 2024 du président de la République Bassirou Diomaye Faye.
A travers cet ouvrage de 16 chapitres qui vient de paraître aux « Editions Salamata », l’auteur a voulu coller à l’actualité et faire un retour en arrière sur le paysage politique sénégalais.
« Senghor, Diouf, Wade et Sall, malgré la différence de leurs styles et de leur conception du pouvoir, ont chacun œuvré du mieux qu’ils ont pu pour que le Sénégal s’engage résolument sur la voie du développement. Ils ont essayé, sans jamais céder aux tentations de la monarchie, de construire un État fort, tout en préservant la paix, la stabilité et la démocratie », écrit l’auteur dans la préface de l’ouvrage.
Il constate que « l’élection le 24 mars 2024 de Bassirou Diomaye Faye, qui a défié tous les pronostics, a apporté un vent d’espoir ».
« Élu avec de très grandes attentes à tous les niveaux, il a promis une réforme profonde des institutions avec la mise en place d’un pouvoir exécutif responsable et la réduction des prérogatives marquantes du président de la République », observe l’auteur.
Le journaliste-écrivain souligne que « le successeur de Macky Sall est fortement attendu pour tracer de nouvelles voies de développement économique et social pour le Sénégal ».
Il estime que cela doit passer par « la réduction de la fracture sociale, la revitalisation des services publics, la réduction des inégalités, la promotion de l’égalité des chances, la lutte contre la corruption… ».
Dans cet ouvrage, le journaliste-écrivain du quotidien national Le Soleil revient sur le destin présidentiel de Bassirou Diomaye Faye et « la trajectoire d’Ousmane Sonko que tout le monde attendait et dont les ambitions présidentielles ont été plombées par ses démêlés avec la justice ».
« Si lors de son arrivée au pouvoir en 2012, Macky Sall s’était appuyé sur le Plan Sénégal émergent (PSE), présenté comme la référence en matière de politique économique et sociale à moyen et long terme pour dynamiser le développement et mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence en 2035, Bassirou Diomaye Faye est également venu avec son plan baptisé +Projet+, a relevé M. Fall.
Avec ce nouveau cadre de politiques publiques, l’écrivain affirme que le gouvernement est déterminé à concrétiser l’ambition de transformer durablement le Sénégal en une oasis de paix et de prospérité.
Ce sont, selon lui, autant de défis pour le président Bassirou Diomaye Faye qui, selon lui, ne bénéficiera pas de circonstances atténuantes.
» Bassirou Diomaye Faye, candidat +antisystème+, a réalisé un exploit historique. Son triomphe marque un tournant politique extraordinaire, dans la mesure où il confirme la débâcle de deux ténors, Idrissa Seck et Khalifa Sall, qui ont réalisé le pire score de leur histoire avec respectivement 0,90% et 1,56%», a-t-il analysé.
Cette victoire du PASTEF (Patrites Africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) impose une nouvelle reconfiguration politique marquée par l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes politiques relativement plus jeunes.
Selon l’auteur de « Rupture et promesses », « cette nouvelle alternance suscite beaucoup d’attentes. Cela marque le début d’une nouvelle ère pour le Sénégal ; une époque de rupture, empreinte d’espoir. Il y aura cependant de nombreux défis à relever.
Elu à la tête de l’exécutif avec des attentes très élevées sur le plan économique et social, Bassirou Diomaye Faye a vite compris qu’il avait un devoir de réussite par rapport aux engagements pris envers le peuple sénégalais, note l’auteur.
« Déclarer sa volonté ne suffit plus à convaincre. Il faut agir. Il lui faudra donc non seulement ne pas décevoir, mais convaincre tous les Sénégalais qu’il sera à la hauteur des immenses défis qui l’attendent. Que le tant chanté +Projet+ n’est ni une chimère ni une utopie », affirme le journaliste-écrivain.
Samba Oumar Fall explique que le « Projet », qui repose sur l’espoir d’un « Sénégal plus juste, plus prospère, plus souverain et ancré dans des valeurs fortes », a séduit une grande partie de l’électorat, notamment les jeunes. Elle n’a en effet connu qu’un chômage chronique, une inflation galopante, une pauvreté croissante et une corruption endémique.
« Cette jeunesse aspire à un véritable changement de direction, capable de mettre résolument et durablement le Sénégal sur la voie du progrès économique et social. Il appartient au président Bassirou Diomaye Faye de veiller à ce que les planètes s’alignent pour qu’il puisse transformer ses promesses en réalité. Et prouver aussi qu’il n’est pas un « président aventureux » ou tout simplement un « président par défaut » comme certains le croient », suggère l’auteur.
ADE/FKS/ADL/ASG/MTN