« Culture viriliste », « impunité »… Anne Hidalgo et ses adjoints chargent l’État

« Culture viriliste », « impunité »… Anne Hidalgo et ses adjoints chargent l’État
« Culture viriliste », « impunité »… Anne Hidalgo et ses adjoints chargent l’État

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Éditorial Paris

Publié le

20 novembre 2024 à 17h51

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« Comme tout le monde, j’ai été profondément choqué par le meurtre de Paul Varry […] Ce meurtre n’est pas seulement l’effusion de sang d’un conducteur solitaire. C’est aussi le résultat de choix politiques qui ne cessent jusqu’à préserver l’impunité des conducteurs. » Suite à la minute de silence observée en hommage au cycliste tué à Paris par un SUV le 15 octobre, David Belliard a encore mis le feu aux poudres lors du Conseil de Paris, mercredi 20 novembre 2024 après-midi, en soulignant le responsabilité de l’État et les forces de l’ordre sur ce sujet brûlant.

Culture viriliste

Lors d’un discours acerbe, l’adjoint à la Ville de Paris a évoqué une « culture de virilité toxique brutale et meurtrière », précisant au passage le fond de sa pensée : « Je parle des ‘chauffeurs’ à bon escient, carce sont surtout des hommes. » Une affirmation qui semble corroborée par la récente étude du groupe mutualiste MMA, qui démontrait que 80 % des comportements dangereux en voiture avaient lieu lorsqu’un homme est au volant.

Le drame est, selon lui, aussi un argument en faveur de la politique menée par la Ville, parfois considérée comme anti-automobile. ” Ce qui tue, ce sont les voitures. Et notamment les gros véhicules, comme les SUV, dont nous avons finalement besoin pour sortir de notre ville, a-t-il poursuivi. Ce qui protège, en revanche, c’est de réduire encore davantage l’espace de la voiture. » Avant d’élargir le débat : « Mais pour aller plus loin, il faut changer de culture », dit-il.

Impunité (présumée) permise par les forces de l’ordre

Les principaux coupables selon lui ? Services de l’État. David Belliard poursuit : « Il n’y a pas de contrôles de vitesse à Paris par la préfecture de police. LE le nombre de radars est insuffisant, pour ne pas dire ridicule. Les infractions routières sont trop peu, voire pas du tout, signalées par la police nationale. On me raconte d’ailleurs trop souvent des histoires de personnes dont les plaintes pour violences routières n’ont pas été prises en compte dans les commissariats parisiens.

Et de conclure, en s’adressant directement à Laurent Nuñez :

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Nous avons besoin d’un choc électrique. Mettre fin à cette impunité des sueurs automobiles, à cette violence trop longtemps tolérée. Monsieur le Préfet, vous devez jouer un rôle plus important pour assurer la sécurité de tous.

David Belliard
Adjoint au Maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, de la mobilité, des codes de la rue et de la voirie.

Un peu plus tôt, Jean-Philippe Daviaud, conseiller parisien chargé du commerce dans le 18e, bien que moins virulent, allait déjà dans ce sens : « En réponse à une question au gouvernement du sénateur Rémi Féraud, Nicolas Daragon, ministre délégué au chargé de la sécurité au quotidien, a déclaré que la question du partage de la route et de la protection des usagers, notamment les plus vulnérables, était une priorité pour le gouvernement. Monsieur le Préfet de Police, pouvez-vous indiquer quelles formes concrètes prendra cet engagement à Paris ? »

Laurent Nuñez plaide pour l’apaisement

Dans les cordes, Laurent Nuñez, dans un premier temps, a faiblement défendu les résultats de la préfecture de police. «Nous parcourons la mission qui a été lancée [par le ministre délégué chargé des Transports]participer à toutes les concertations qui auront lieu pour mieux prendre en compte les usages et le partage de l’espace public. (Mais aussi) poursuivre nos opérations de contrôle. L’aspect répressif reste quelque chose d’extrêmement important. Et continuer à soutenir la Ville, comme nous le faisons dans le développement des pistes cyclables… »

Visiblement bouleversé, il s’interroge alors sur la forme des interventions des députés à la Ville de Paris. « Par contre, ce que j’espère quand même, c’est que ce dialogue que nous allons avoir, cette concertation, doit que cela se déroule dans un cadre paisible. Et, dans les réactions de M. Belliard à mes propos, je ne trouve pas l’assurance dont je… dont nous avons besoin. On dirait que vous agitez un chiffon rouge devant le chef de la police. Croyez-vous que l’acte volontaire [du conducteur] ou la conséquence de l’impunité de la police et du commissaire contre les automobilistes ? On ne peut pas dire ça (il se répète). Il faut apaiser tout le monde, dans une optique d’apaisement dans l’espace public. Nous ne pouvons pas dire que cet acte est le conséquence d’une impunité qui aurait été permise par mes collaborateurs dans le contrôle de la circulation. »

Faisant semblant de jouer l’apaisement, la maire (PS) de Paris a fini d’enflammer les débats. « Bien évidemment la police est là aussi pour faire en sorte que la sécurité routière soit une réalité à Paris… [Mais] il est clair que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Sous les vociférations de l’opposition, l’édile a conclu : « Je suis tout à fait d’accord avec David Belliard, il y a unculture viriliste et masculiniste d’un certain nombre d’automobilistes, qui se sentent dépassés – ce sont souvent des hommes – à bord de leur SUV… »

Alors que certains lui criaient : « Ne nous laissons pas être des hommes », la maire a rétorqué d’emblée : « Ne laissons pas les femmes diriger ». »

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