la coordination rurale de Haute-Garonne bloque les camions à la frontière espagnole à Fos

la coordination rurale de Haute-Garonne bloque les camions à la frontière espagnole à Fos
la coordination rurale de Haute-Garonne bloque les camions à la frontière espagnole à Fos

l’essentiel
Dans le sud du département de la Haute-Garonne, la coordination rurale a décidé de frapper fort en se mobilisant au rond-point du village de Fos. Un lieu stratégique puisque c’est le point de ralliement avec la frontière espagnole. Installés depuis le matin du 20 novembre, des agriculteurs empêchent la circulation des poids lourds.

10h30, mercredi 20 novembre au matin, une dizaine d’entre eux se sont installés sur ce rond-point qui relie la RN125, en provenance de Saint-Gaudens, et Lleida (Espagne). Sur place, ils empêchent les poids lourds et camions de se diriger vers Toulouse. Seuls les particuliers, en voiture, peuvent emprunter ce chemin. « Bloquer les camions, c’est une manière de faire pression sans impacter les individus, qui n’ont rien demandé. Cela nous permet d’attirer l’attention sur nous », explique Dominique, éleveur de chèvres à Herran.

Et l’agriculteur de poursuivre : « Le salaire moyen d’un agriculteur est de 400 euros par mois, qui peut vivre avec si peu ? Comment, avec ce salaire, faire face à l’explosion des coûts ? Il faut dire stop, ça suffit.» Chez les agriculteurs, une question résonne : depuis les dernières mobilisations, qu’est-ce qui a changé ? “Rien! Nous avons été écoutés, mais si peu de choses ont été mises en place », clame l’un des manifestants.

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Une déception envers le gouvernement français qui se transforme en colère pour ces agriculteurs du territoire. “On prend l’eau, on a l’impression de sombrer, et les manifestations et promesses de l’année dernière n’ont rien fait”, scande un autre agriculteur mobilisé.

“On est un peu mais on est déterminés”

Résistant au froid et à la pluie de cette première journée de mobilisation, la Coordination rurale du 31 est déterminée à maintenir son blocus pour une durée illimitée : « Pour le moment, nous allons occuper le rond-point, nous avons même suffisamment d’abris pour rester. je dors ce soir », ajoute Dominique. En effet, une remorque, quelques bottes de foin et une bâche assurent un abri contre le vent et les intempéries. Malgré leur petit nombre, les manifestants restent confiants : « Nous sommes peut-être peu nombreux, mais nous sommes déterminés, nous n’abandonnerons que lorsque nous serons véritablement entendus par le gouvernement. » Et les jours à venir ? Les membres de la Coordination rurale envisagent-ils de poursuivre leurs actions ? « Jusqu’à présent, nous n’avons pas parlé entre nous d’autres interventions. Après, nous ne sommes pas des voyous non plus ! scande l’un des agriculteurs en réponse aux propos de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, indignée par les mobilisations agricoles depuis plusieurs jours.

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Outre le manque d’écoute du gouvernement, les agriculteurs dénoncent également les accords du Mercosur. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », assure l’un d’eux, qui précise : « On ne comprend pas, on est obligé de respecter des restrictions sur nos produits, par contre on peut importer sans problème des produits qui ne respectent pas les mêmes normes. Il est urgent d’agir pour la qualité des produits et des consommateurs », a déclaré Maxime Raud, président de. Coordination rurale 31, a ajouté : « Nos désaccords sont avec l’Europe, avec le gouvernement. Comme nous l’avons expliqué au préfet le 19 novembre, il existe des solutions, mais il faut aider à les mettre en œuvre. »

Des agriculteurs s’installent au rond-point de Fos
A.J.

Quel avenir pour les agriculteurs ?

Les agriculteurs du rond-point de Fos abordent la pérennité de leur métier avec : « Bien sûr qu’on a la boule au ventre, quand on se réveille le matin et qu’on est éleveur, seulement une vache ou un agneau ou une chèvre est morte, nous savons que cela aura un impact sur la production. C’est la même situation pour les céréaliers, ils voient leurs récoltes détruites par la grêle et se retrouvent au pied du mur. Et Jean-Michel va plus loin : “Avant, on parlait des belles années et on espérait qu’elles payaient les factures, mais ça fait longtemps qu’elles n’existent plus.”

Quant aux camionneurs espagnols, ils restent surpris par la situation, ne comprenant pas complètement la mobilisation des agriculteurs. « Je n’en avais pas conscience, je ne sais pas trop combien de temps ça va durer mais ça m’oblige à me retourner. C’est embêtant parce que je devais aller à Céret, là-bas ça va être compliqué.

 
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