Par
Paul Varenguin
Publié le
18 novembre 2024 à 20h09
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« Nous n’abandonnerons pas. Partout où il y a une pénurie d’enseignants, nous irons manifester.» Le message est clair, et la colère se fait sentir dans la voix des parents et des élus du FCPE réunis devant le collège Simone-Veil à Chelles (Seine-et-Marne) ce vendredi 15 novembre 2024 le matin.
Ici, comme ailleurs dans le département, ils ciblent l’absence d’enseignantset notamment ceux de Françaisl’une des matières les plus importantes pour les étudiants.
Il manque un professeur
Rien que dans l’établissement de Chelles, ce sont deux classes de quatrième année et deux ont besoin de groupes d’élèves de cinquième année qui sont concernés. «Cela représente en tout 95 étudiantset 153 heures de cours perdues depuis la rentrée », réagit une maman, présente ce jour-là.
Pour les parents, comme l’équipe pédagogique qui s’est elle aussi en partie mobilisée ce vendredi, l’inquiétude est forte. ” Comment les enfants pourront-ils rattraper leur retard ? Ce n’est pas possible. Piréecela amène des inégalités supplémentaires par rapport aux autres élèves », soupire une autre mère.
En ligne de mire, chacun a le diplôme national du Brevet, qui deviendra, en 2027, obligatoire pour passer en classe de seconde. « S’ils n’ont pas les cours, comment obtiendront-ils leur diplôme ? Nous devons penser que les enfants d’aujourd’hui sont l’avenir de demain », poursuit-elle.
«Ça ajoute du stress»
Présent au rassemblement, le député de la dixième circonscription de Seine-et-Marne, Maxime Laisney, a également des questions. « S’ils n’ont pas le français, comment peuvent-ils passer le certificat ? », demande-t-il.
Pour les parents, l’inquiétude est d’autant plus grande que le collègeouvert récemment, ne dispose pas encore de classes de troisième année et le gouvernement a annoncé vouloir supprimer 4 000 postes d’enseignants. ” Il y a déjà une pénurie d’enseignants alors que l’établissement n’est pas complet. Comment cela se passera-t-il une fois que tous les étudiants seront là ? », s’inquiète Salma Meghdirsecrétaire général adjoint de la FCPE 77.
Comme les autres parents, elle sent le mécontentement monter chez les parents, tout en soutenant la direction de l’établissement, « qui fait tout son possible ». ” Les parents en ont juste marre. Nous voulons bien jouer le jeu, mais nous arrivons au bout. On nous dit depuis des semaines que « c’est en cours », mais nous ne voulons plus attendre. Il y a toujours eu des problèmes d’absences, mais cela ne s’améliore pas. Cela ajoute du stress aux enfants », grogne-t-il. Belinda Borsalivice-président de la FCPE 77.
Autres établissements concernés
La problématique de l’absence prolongée d’un professeur touche d’autres établissements du département. Pour preuve, à Coulommiers, un recrutement a été effectué pour le campus, et le poste devrait être pris prochainement. Idem pour Martin Luther King, à Bussy-Saint-Georges. Du côté de Dammarie-les-Lys, le recrutement est toujours en cours.
Pour ces derniers d’ailleurs, le problème risque de s’aggraver l’année prochaine, avec l’expansion des groupes de besoins aux élèves de quatrième et troisième année. « Nous n’avons déjà pas de professeurs, ça ne peut pas aller mieux. Et ils ne nous écoutent pas… Si nous ne faisons rien, nous allons vers la catastrophe », prévient-elle.
Les enseignants refusent le poste
Quant à Créteil Academy, nous soulignons les efforts menés cette année pour pourvoir tous les postes à temps plein et disposer d’un grand nombre de remplacements. A tel point qu’il peut remplacer » 99,1% d’absences supérieures à 15 jours in all disciplines,” they say at the Académie de Créteil.
Certaines zones de tension demeurent néanmoins, notamment en Seine-et-Marne. C’est le cas à Chelles, où « trois remplaçants, dont deux réguliers, ont été affectés mais n’ont pas pris le poste », rappelle-t-on. Un recrutement est en cours pour résoudre le problème.
Quant aux parents, ils envisagent de constituer un collectif très prochainement, et de saisir le tribunal administratif si la situation n’évolue pas rapidement.
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