Les agriculteurs de la Manche Sud disent « non » au Mercorsur

Les agriculteurs de la Manche Sud disent « non » au Mercorsur
Les agriculteurs de la Manche Sud disent « non » au Mercorsur

Par

Pascale Brassinne

Publié le

19 novembre 2024 à 10h30

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C’est à partir de 21 heures, ce lundi 18 novembre 2024, qu’une vingtaine d’agriculteurs de la Fédération Départementale des Opérateurs Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs ont débuté leur tournée des communes du sud de la Manche.

La semaine dernière, la Coordination rurale avait couvert les radars contre ce traité commercial avec les pays d’Amérique du Sud et pour rappeler à l’État que rien n’a changé depuis les manifestations du début de l’année.

Pendant plusieurs heures, ils ont couvert les panneaux d’entrée des communes de Virey, Saint-Clément-Rancoudray, Le Neufbourg et autres autour de Saint-Hilaire-du-Harcouët, Isigny-le-Buat et Mortain-Bocage. Ils sont également intervenus au marché de Sourdeval.

Des banderoles « Non au Mercosur » ou « Manu n’oubliez pas vos paysans » ont été déployées dans la nuit du 18 novembre 2024, au marché de Sourdeval. ©Sandrine Boissière pour La Gazette de la Manche

Les bâches expriment leur refus de ce traité de libre-échange qui devrait être signé, lors du sommet actuel du G20, avec les pays d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), le Mercosur.

«C’est la mort de nos territoires et de nos agriculteurs»

Un accord qu’ils jugent mortel pour les exploitations agricoles françaises. « Nous exprimons notre refus de cet accord. C’est un bon moyen de se faire entendre, sans hésitation ni perturbation. Sabrina Orain, éleveuse de volailles depuis dix ans avec son mari et salariée à temps plein à Isigny-le-Buat, était présente.

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Nous craignons une surabondance de produits issus de l’agriculture avec des normes moins contraignantes que les nôtres.»

Sabrina Orain, éleveuse de volailles

La quadragénaire, qui a déjà connu de nombreuses mutations dans son métier, se dit déjà confrontée à une concurrence inégale des pays de l’Est. « C’est une concurrence déloyale pour notre agriculture. C’est la mort de nos territoires et de nos agriculteurs. Aujourd’hui, ils nous restreignent, ils nous imposent des normes et de ne pas grandir et, en plus de cela, nous sommes prêts à accepter que d’autres arrivent sur le marché avec des prix baissés. Aujourd’hui, c’est la politique et l’Europe qui sont aux commandes. Nous sommes épuisés par tout cela. On voit des gens arrêtés avant leur retraite. Or, quand on est agriculteur, c’est pour la vie. Nous nourrissons les gens, nous faisons un excellent travail. Il faut réfléchir, avancer tout le temps pour ne pas se laisser ronger par l’évolution.

Et l’agriculteur évoque le bien-être animal, l’empreinte carbone, la hausse du prix de l’électricité… « Il faut s’adapter et derrière ça, il faut vendre… Cet accord va impacter nos coûts de production. Plus il y aura de concurrence, plus les prix baisseront. En , la demande est exigeante. La qualité deviendra une niche, pas pour tout le monde. C’est compliqué. Aujourd’hui, nous n’avons plus de jours pour brandir des pancartes. Cette action est symbolique.

Autres actions autour d’Avranches

Nicolas Boulé, le secrétaire général adjoint du syndicat agricole, organise une nouvelle opération de recouvrement des panneaux d’entrée de ville autour d’Avranches et de Sartilly-Baie-Bocage pour ce mardi 19 novembre 2024 au soir. « Nous avons créé une gamme de connaissances qui aurait dû simplifier procédures administratives, tout le monde est d’accord pour simplifier, mais rien n’est fait. Règlements administratifs, nettoyage des cours d’eau, entretien des haies… On n’en finit jamais. Une opération de nettoyage a eu lieu en présence du préfet du Cotentin, les agriculteurs espèrent avoir été entendus. Auquel cas, d’autres actions seront attendues.

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