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Editorial Lannion
Publié le
18 novembre 2024 à 16h51
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100 cyclistes a décollé le dimanche 17 novembre au matin à Kermaria-Sulardau lieu-dit Fospoul, plus quelques retardataires qui ont dû pédaler plus fort pour rattraper le groupe.
Le maire, Pierre Houssaisa annoncé qu’il comptait 150 inscriptions en ligne. En réalité, ils rejoignirent un autre groupe au rond-point de Mabiliès, près de Louannec, et atteignirent 280 participants.
Le groupe s’est étoffé au fil des étapes : Louannec, Lannion, Servel, Pleumeur-Bodou, Penvern, pour arriver à Goas Treiz à Trébeurden.
Gérard Coupier, de l’association Trégor bicyclette, a également pris la parole pour préciser les règles de sécurité nécessaires à une telle aventure, sachant que beaucoup de ces passionnés n’étaient pas habitués à rouler en si grand groupe.
Entouré de deux véhicules associatifs, équipés de gyrophares, c’est dans une ambiance très joyeuse, malgré la fraîcheur, que le départ a été donné par le maire, et le peloton s’est élancé vers Trébeurden où il était attendu en fin de matinée. Pierre Houssais a salué le soutien du Trégor Bicyclette et des élus d’autres communes.
Une opération pleinement réussie donc, pour exiger la réalisation du projet de connexion des deux communes. Projet qui a déjà bénéficié de subvention du Département qui risque de se perdre en raison de l’évolution des règles de construction des pistes cyclables.
« Contraintes intenables »
Les élus de ces communes traversées s’inscrivent contre le Département, qui impose depuis mars 2024 nouvelles normes pour l’aménagement de pistes cyclables le long des routes départementales.
Il exige une bande de 2 m de large entre la chaussée et la piste cyclable, afin de mieux protéger les cyclistes. Un véritable frein aux projets en cours.
En fait, cette nouvelle obligation implique une augmentation des coûts de ces arrangements et des délais beaucoup plus longs en raison des acquisitions de terrains nécessaires.
Verser Carine Huévice-président de LTC en charge de la mobilité, il faut trouver »le bon compromis entre sécurité, impact financier et environnemental (sobriété foncière) ».
La sécurité des vélos utilitaires est en difficulté
Le plan vélo, reliant les communes de la région, a été adopté en 2021 par LTC. Des tronçons ont été construits dans l’agglomération de Lannion.
De nombreuses études ont déjà été réalisées pour relier Fospoul (Kermaria) à Lannion et Servel à Pleumeur.
Le projet a été rejeté par le Agence Technique Départementale au motif d’une bande de séparation d’un mètre seulement.
Cependant, le fichier était lauréat d’un appel à projets de l’Etat et pourrait bénéficier d’une subvention de 400 000€.
A Trébeurden, la liaison avec Penvern, déjà étudiée et financée par la commune elle-même, est suspendue.
« Nous voulons bien faire si nous ne voulons pas faire mieux. »
Sécurité optimale ou rien ?
« Les raisons de sécurité sont-elles de bons prétextes pour ne pas agir ? Je réponds oui. »
Et pour enfoncer le clou :
« Oui à la sécurité. Non aux bonnes raisons de ne rien faire. »
Il ne résiste pas à une pointe d’humour :
« On a l’impression de se faire rouler. Ce que nous voulons, c’est être conduits à vélo. »
Bonne nouvelle de Pleumeur
Pierre Terrienmaire de Pleumeur-Bodou, souligne que les itinéraires construits il y a seulement quelques années à Pleumeur ne seraient plus possibles aujourd’hui au vu des nouvelles règles.
Il s’engage par ailleurs à répéter une partie de la descente vers Penvernainsi que vers le Radôme.
« Les travaux vont commencer », a-t-il annoncé.
Faire pression sur le ministère
« Nous ne sommes pas là seulement pour vous informer. Nous sommes ici pour encourager les décideurs», says Pierre Houssais.
« La mobilisation de ce matin, rassemblant largement élus et population, montre quel’attente est réelle», conclut Carine Hue.
Plaidoyer en faveur du vélo du Trégor Bicyclette
«Les politiques cyclables rapportent de l’argent», affirme, chiffres à l’appui, Guillaume Leroux, président de Trégor Bicyclette. « 1 km de piste cyclable coûte entre 300 000 et 1 million d’euros contre 2 millions d’euros pour une petite route et 8,5 millions d’euros pour l’A69. » « 9 élèves du primaire sur 10 habitent à moins de 8 minutes en vélo d’une école. 4 collégiens sur 5 habitent à moins de 20 minutes en vélo d’un collège. 2 lycéens sur 3 se situent à moins de 20 minutes d’un lycée. Imaginez si tous ces voyages étaient sécurisés ? » Ou encore : « 1 km parcouru à vélo équivaut à 1 € économisé par la société. » Santé, pollution de l’air, bruit, émissions de gaz à effet de serre, autant d’arguments avancés en faveur de l’usage des vélos utilitaires qui peuvent être « transformateurs des modes de vie ».
MJ. Mignot and JL. Gourdin
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