Pourquoi ce spectacle hommage, précédé d’un album éponyme sorti il y a deux ans, dédié à Michel Berger ?
« J’ai toujours été un grand fan. Même quand j’étais toute petite, il était mon idole ; Je ne me souviens pas d’un moment où je n’ai pas aimé ça. J’aime la nostalgie, la mélancolie, les chansons d’amour ; Michel Berger est le point culminant de tout cela. L’envie de lui rendre hommage, décédé en 1992, me taraudait depuis longtemps. »
Qu’est-ce qui te retenait ?
« Michel Berger se considérait peut-être comme un piètre pianiste, sans doute comparé à sa mère (artiste classique professionnelle), il était incomparablement meilleur que moi. J’étais gêné. Puis, le Covid et le confinement arrivent : on annule une centaine de dates pour les Fatals Picards. Coincé à la maison, j’ai commencé à pratiquer le piano comme un fou. L’album puis le spectacle ont ainsi pu naître : j’ai enfin pu réaliser ce rêve que j’avais toujours eu.
Le plus drôle, c’est que je me suis rendu compte que Michel Berger avait une technique particulière : il devait rêver d’être batteur, ça se voit dans sa façon de jouer… et du coup, c’était plus simple pour moi, batteur avant tout, appréhender. »
Comment avez-vous choisi les chansons que vous jouez et interprétez sur scène dans ce répertoire important, d’autant que Michel Berger a beaucoup composé pour d’autres, à commencer par Johnny Hallyday ?
« Je chante, mais le fil conducteur, c’est que je raconte aussi sa vie, ses rencontres, à travers ses chansons, mais aussi celles des autres. En ce sens, certaines chansons étaient essentielles. Certains étaient également essentiels, comme La groupie du pianiste , Quelques mots d’amour. Le spectacle dure souvent plus de deux heures, mais vous avez raison, il a fallu faire beaucoup de tri ! »
«Cet artiste nous a laissé une marque indélébile»
Comment est l’accueil du public ?
” Formidable ! J’ai déjà joué le spectacle 35 fois, et seulement deux ou trois dates ne sont pas complètement vendues. Je suis aussi de plus en plus sollicité, depuis la création, à Paris, l’année dernière, et compte continuer à tourner encore longtemps en France, mais aussi en Suisse (NDLR : ce sera notamment à Genève en février) et en Belgique. Seule contrainte, mais aussi une opportunité : je ne peux jouer qu’en semaine, ou le dimanche, car je dois jouer avec les Fatals Picards.
Souvent les gens, même les fans, ne réalisaient pas tout ce que Michel Berger avait réalisé, surtout dans sa jeunesse, beaucoup ont découvert une partie méconnue de ses talents. Pour d’autres, il s’agit de se plonger dans une histoire, il y a des moments de nostalgie terrible. Je pense qu’avec des chansons comme Messagerie personnelle comme les tubes de Starmania cet artiste nous a laissé une marque indélébile. C’était aussi, me disent tous les fans que je rencontre, un homme d’une grande sensibilité et d’une grande gentillesse. »
Je suppose que je vous demande de choisir entre vos enfants, mais quelle est votre chanson préférée ?
« Serez-vous là ? Dans cette chanson, il exprime sa mélancolie, ses doutes, sa peur de l’absence, sa sensibilité. Michel Berger est là, complètement. »
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