l’essentiel
Propriétaire d’une boutique de lingerie à Caussade (Tarn-et-Garonne), Françoise Troglia envisage de transmettre son entreprise. Entre anecdotes et conseils avisés, elle espère une passation de pouvoir sereine et prometteuse.
Quittez la vie professionnelle avec un sentiment d’accomplissement. Une philosophie adoptée depuis plusieurs semaines par Françoise Troglia, propriétaire de l’unique lingerie de Caussade. Même s’il lui reste encore un peu pour cotiser à sa retraite, elle envisage de vendre son entreprise « si l’occasion se présente », comme elle l’avoue. Inscrite depuis l’été au dossier Transentreprise, le réseau de transmission/reprise d’entreprise des Chambres de Commerce et d’Industrie et des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, la boutique de Françoise Troglia a déjà vu quelques touches de repreneurs possibles.
« Au départ, je ne voyais pas forcément les points forts de mon entreprise à mettre en avant »
« C’est la CCI du Tarn-et-Garonne qui m’a convaincu de transmettre mon entreprise. Lors des premiers échanges, je ne voyais pas forcément les avantages à mettre en avant pour présenter cette entreprise implantée à Caussade depuis une trentaine d’années. ans, reconnaît Françoise Troglia Mais l’expertise de la CCI 82 m’a rassurée sur le potentiel commercial de ma boutique et les nombreux intérêts qui pouvaient attirer d’éventuels acheteurs. Une gestion saine, une situation idéale sur l’artère principale de la ville, un espace de vente adapté aux collections présentées… Le profil de la lingerie « Soft Silk » a de quoi séduire. « Au fil des années, ce magasin a réussi à fidéliser bon nombre de clients qui viennent parfois de Saint-Antonin-Noble-Val, de Molières, ou encore du Lot, énumère le commerçant. Il faut dire que c’est la seule lingerie à Cahors et Montauban.
Sans se presser, Françoise Troglia se donne encore deux ans pour passer le relais et dire au revoir à de nombreux clients dont certains sont devenus amis. Deux années précieuses pour réussir la transition avec les repreneurs. Un peu comme elle l’avait vécu il y a huit ans lorsqu’elle avait changé de vie professionnelle et repris Soie Douce. « Je garde un excellent souvenir de cette période de carrelage avec l’ancienne propriétaire qui a joué cartes sur table avec moi, m’ouvrant tous ses comptes, n’hésitant pas à me prodiguer de précieux conseils. J’ai été très attentif, car j’avais choisi à 50 ans de quitter un travail de bureau à la Chambre d’Agriculture du Tarn-et-Garonne pour me lancer dans le commerce.
« Je pense avoir les arguments pour rassurer les acheteurs potentiels »
Des conseils qui peuvent s’avérer rassurants si l’acquéreur se lance dans l’affaire. Forte d’études en droit et de nombreuses années d’accompagnement des agriculteurs dans leurs projets, Françoise Troglia n’imaginait pas qu’elle se retrouverait un jour à diriger une lingerie. « Magasin de déco, de prêt-à-porter, librairie… J’ai pas mal expérimenté avant de me lancer », se souvient-elle. Et ce magasin de lingerie à Caussade m’a très vite paru évident, comme j’habitais entre le Lot et Montauban j’ai vite remarqué que la gestion administrative de ce type de commerce était accessible. Un comptable est toujours là pour vous accompagner et la gestion des stocks n’est pas quelque chose d’insurmontable. acheteur débute en affaires ou est en pleine reconversion professionnelle, je pense avoir les arguments pour le rassurer.
C’est grâce à l’inscription de sa lingerie Soie Douce au fichier national Transentreprise que la commerçante a eu ses premiers contacts. Avant toute réunion, les équipes de la Chambre de Commerce et d’Industrie accueillent les premiers candidats à la reprise. Une première étape en toute transparence pour la commerçante, qui ne s’interrompt pas dans ses journées pour dresser un premier portrait de l’entreprise. Dans moins de deux ans, la lingerie Caussadaise est promise à un renouveau et une nouvelle dynamique. Avec un futur repreneur motivé et bien accompagné, cette entreprise pourrait encore prospérer pendant des années, à la satisfaction d’une clientèle fidèle.
« Nous accompagnons aussi bien les vendeurs que les repreneurs lors d’une transmission d’entreprise »
Lucie Beaufils est conseillère aux entreprises à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Tarn-et-Garonne et nous explique quel accompagnement est apporté aux cédants et repreneurs d’entreprises.
Comment s’organise l’accompagnement des acheteurs ?
Nous avons plusieurs profils d’acheteurs : celui qui n’a pas identifié d’entreprise et celui qui arrive avec son projet de reprise ciblé. Dans le premier cas, nous discutons de vos ambitions et de vos compétences lors d’un premier rendez-vous afin de définir votre projet de reprise. Nous sillonnons ensuite les offres disponibles sur différents sites, dont www.transentreprise.com, plateforme numérique d’offres de reprise d’entreprise, animée conjointement par le réseau CCI et CMA. De plus, nous utilisons notre réseau local de « bouche à oreille » pour élargir les possibilités.
Et deuxièmement ?
Une fois que le repreneur a identifié une entreprise à reprendre, nous continuons à l’accompagner dans la vérification de la viabilité du projet de reprise.
C’est à dire ?
Nous complétons l’analyse des bilans du cédant, nous examinons l’assistance au montage du business plan, nous examinons la recherche de financement (prêts à taux 0%, aides régionales, etc.), nous assurons la mise en relation avec nos partenaires banque et assurance : Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées, Banque Populaire Occitane et AXA. En parallèle, nous proposons un accompagnement collectif à travers différents ateliers sur la gestion financière, le modèle économique de l’entreprise et les points essentiels de la présentation du projet aux différents partenaires.
Et pour les cédants, quel accompagnement apportez-vous ?
Les cédants peuvent bénéficier d’un dossier de diagnostic/présentation de leur entreprise comprenant, s’ils le souhaitent, une évaluation de leur fonds de commerce. Ils sont également invités à diffuser leurs offres sur www.transentreprise.com. Nous les mettons en relation avec un ou plusieurs acheteurs présentant un profil adapté.
Ces aides sont-elles soumises à un soutien financier ?
Ils sont cofinancés par l’Union européenne, la Région Occitanie et la CCI. Seuls les frais de diffusion de l’annonce et d’estimation du goodwill s’appliquent.
Vous organisez une soirée dédiée au Transfert d’Entreprise. Quel est le but ?
Chaque année, nous organisons une soirée dédiée à la transmission d’entreprise. Cette année, nous le co-organisons avec RT Magazine sur le thème « combien vaut mon entreprise dans le contexte toujours inflationniste de 2024 ? ». Une soirée riche en échanges et retours sur la valorisation de l’entreprise grâce à nos sept experts et témoins. L’entrée est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Rendez-vous le lundi 2 décembre 2024 à partir de 18h15 à la CCI Tarn-et-Garonne.
Travaillez-vous sur l’ensemble du département ?
Bien sûr ! Nous organisons des ateliers dans tout le Tarn-et-Garonne. Afin de faciliter l’accès des acteurs locaux et des porteurs de projets, nous développons, en partenariat avec les institutions locales, des ateliers de création et de reprise d’entreprise dans différentes villes du département.