Compétitivité proche de zéro, perspectives de croissance zéro, puis liquidation. Un terme qui est rarement une bonne nouvelle pour une entreprise ou une association. D’autant plus lorsqu’il s’agit de la branche départementale du Medef, la puissante organisation patronale. Après des années d’errance, avec par exemple dix fois moins d’adhérents que dans les Hautes-Alpes, le Medef du Vaucluse renaît de ses cendres.
Jeudi soir, après six mois d’encadrement souhaité par la nationale et assuré par Jean-Louis Maurizi, président du Medef Sud, une nouvelle association Medef Vaucluse a pris le relais pour voler de ses propres ailes. Seul candidat en lice, Roland Paul a été élu président pour un mandat de trois ans. “ je découvre ce monde », confie humblement le président de GSE, spécialisé dans l’immobilier d’entreprise et fleuron économique du Vaucluse (environ 900 millions d’euros de chiffre d’affaires, 200 salariés employés au siège à Avignon). Complètement étranger à une gestion erratique passée, c’est précisément ce profil du soi-disant chevalier blanc qui était recherché par les autorités nationales.
« GSE a été beaucoup mis en avant grâce au territoire, c’est un principe de réciprocité de venir donner de son temps pour aider le territoire à se développer », demande Roland Paul, qui n’avance pas de grand projet quand on lui parle de feuille de route. Son “ ambition, faire en sorte que nous nous fédions tous autour de projets régionaux, dans certains départements, on sent une énergie pour pousser des projets, pas ici dans le Vaucluse on gagne tous à parler d’une seule voix « . Une manière de vouloir apaiser les guerres picrocholines entre les différentes représentations patronales, Medef, Chambre de commerce et d’industrie ou CPME (petites et moyennes entreprises), que l’épineuse question du rachat de Nextech a une nouvelle fois mises en lumière. L’ex-Medef » avait oublié que son rôle principal était d’être là pour ses membres, il a fallu reconstruire cette relation, nous avons pris la décision de reconstruire à partir de zéro », formule Jean-Louis Maurizi.
De 50 adhérents cet été, le Medef 84 en compte désormais 76. » Je suis très heureux que l’on assiste à une renaissance du Medef Vaucluse, nous sommes convaincus que le Vaucluse et ses entreprises ont besoin d’un Medef départemental puissant et dynamique », approuve Patrick Martin, président national du Medef venu spécialement pour cette élection. Dans une période « où il est plus facile de promettre de la sueur et des larmes que du succès », selon Roland Paul, Patrick Martin a déroulé l’antienne patronale dans sa forme la plus caricaturale. ” Dans une situation économique assez fragile et un panorama politique inquiétant, rien ne doit être fait pour entraver la dynamique entrepreneuriale. », se défend-il. En d’autres termes, non aux augmentations de « frais », la fiscalité et non « défaire la réforme des retraites ».
On ne peut cependant pas dire que les gouvernements de l’ère Macron ne se soient pas rangés derrière ces préceptes, avec des réductions massives des cotisations patronales et de l’impôt sur les sociétés, réduisant les recettes de près de 23 milliards d’euros par an. de l’État, selon le Public Policy Institute. “ Nous sommes conscients de la dégradation des finances publiques, il faut remettre de l’ordre mais pas au détriment des entreprises, les réponses qui consistent à augmenter les charges et les impôts ne vont pas dans le bon sens », insiste le patron des patrons. Même pour les grands groupes qui ont réalisé de gros profits à une époque où tout le monde devrait faire des efforts ? “ Cette surtaxe semble être en place mais ne semble pas être une bonne solution ; ces entreprises sont des citoyens et paieront. » Merci, patron !