Une montée du niveau de la mer de trois mètres sur les côtes belges, “il faut savoir que c’est une possibilité”

Une montée du niveau de la mer de trois mètres sur les côtes belges, “il faut savoir que c’est une possibilité”
Une montée du niveau de la mer de trois mètres sur les côtes belges, “il faut savoir que c’est une possibilité”
Les températures augmentent-elles de plus en plus vite ? Les scientifiques le craignent

Vingt centimètres de plus

Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm. Depuis les années 1990, la fonte des glaciers domine cette augmentation. À mesure que cette fonte s’accélère, la montée du niveau des océans s’accélère également. En Belgique, «l’élévation du niveau de la mer sur la côte belge suit la tendance mondiale”selon les autorités flamandes. En sept décennies, le niveau des mers a augmenté de 16 cm. Et “une accélération est en cours. Les valeurs mesurées sur la côte belge montrent que le niveau moyen annuel de la mer en 2022 est nettement plus élevé qu’au début des mesures. À Ostende, le niveau de la mer a augmenté de 162 mm entre 1951 et 2022. Avec près de 6 mm par an, le taux d’élévation y est actuellement le plus élevé depuis le début des mesures.

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Dans un scénario de laissez-faire (nous ne changeons rien à nos pratiques), la montée du niveau de la mer serait de 80 cm à 1 mètre d’ici 2100 et de 30 à 60 cm pour 2050, au niveau mondial. Avec quelles conséquences pratiques ? “Par exemple, l’intrusion d’eau salée dans les terres (via les eaux souterraines ou la submersion), qui pose des problèmes aux cultures, car il est très difficile de cultiver quelque chose sur un sol qui a subi le passage du temps. sel. L’eau qui devient saumâtre est impropre à la consommation humaine mais constitue également un problème pour l’élevage, l’industrie, etc.details Mélanie Becker, researcher at the CNRS (La Rochelle). Il existe également des inondations permanentes et chroniques. Dans les régions deltaïques comme le Bangladesh, une partie du territoire est déjà rongée par la montée du niveau de la mer. Les lieux ne sont plus accessibles, l’eau recouvre désormais les lieux en permanence. Pour les inondations chroniques, avec une masse d’eau plus élevée, les marées déborderont de plus en plus. Avec cette élévation du niveau de l’eau, les tempêtes vont également se nourrir et se propager de manière plus importante. Il y a aussi l’érosion côtière, liée à ces vagues plus hautes, plus fortes, ces tempêtes… »

À cela s’ajoute le fait que dans certains endroits du monde le sol s’enfonce davantage, comme dans le golfe du Mexique ou au Niger »,où il y avait beaucoup de pompage d’hydrocarbures», ce qui crée des dépressions dans le sol.

Une gamme de solutions

En termes de solutions, certains pays bâtissent sur la mer, comme les Maldives ou Dubaï. D’autres s’appuient sur la protection, avec des digues et des enrochements comme aux Pays-Bas et dans le delta du Mississippi où, après l’ouragan Katrina, des milliards de dollars ont été investis dans des défenses dures. Des pays comme le Vietnam ont déjà développé une culture d’adaptation, avec la construction de maisons sur pilotis ou le rehaussement de routes avec des ponts. “Une autre pratique est l’atténuation, qui consiste à rendre les terres à la nature. Des recherches sont menées sur certains types de végétation qui ralentiraient la propagation des crues grâce à des différences de rugosité et qui pourraient protéger ce qui se trouve derrière.notes Mélanie Becker. “Il n’y a pas de solution magiquejuge encore le chercheur. Cela dépend vraiment de l’emplacement. Il sera généralement préférable de combiner les différentes solutions.

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Le scénario extrême

Sur la côte belge, le plan « Coastal Vision » prévoit de construire des défenses dures, comme des barrages anti-inondations, mais aussi de recourir à des solutions fondées sur la nature comme l’élargissement des dunes. Le plan peut être adapté à différentes élévations. Jusqu’à 3 mètres… En effet, note Mélanie Becker, «Il existe des scénarios extrêmes dans lesquels, par exemple, toutes les calottes polaires fondent beaucoup plus rapidement que ce que les modèles précédents pouvaient prévoir. On pourrait alors facilement atteindre 2 à 3 mètres d’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Un scénario crédible ? On est vraiment surpris par la rapidité de la fonte des calottes glaciaires observée depuis les années 1990. Nul doute que l’on assiste actuellement à une accélération de cette fonte. Est-ce que cela va continuer à s’accélérer ? C’est tout un domaine de recherche. Mais il faut savoir que c’est une possibilité.

 
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