VCela fait au moins quinze ans depuis la restauration du retable de la Visitation, cette immense œuvre baroque qui a débarqué dans les églises de Montagnac-la-Crempse et de Beleymas, revient régulièrement sur la table. « Nous avons eu une estimation des travaux en 2013 », se souvient le maire de Montagnac, Jean-Claude Prévot. Mais elle n’a pas été suivie car trop chère. »
D’ailleurs, quand en 2021, le…
VCela fait au moins quinze ans depuis la restauration du retable de la Visitation, cette immense œuvre baroque qui a débarqué dans les églises de Montagnac-la-Crempse et de Beleymas, revient régulièrement sur la table. « Nous avons eu une estimation des travaux en 2013 », se souvient le maire de Montagnac, Jean-Claude Prévot. Mais elle n’a pas été suivie car trop chère. »
D’ailleurs, lorsqu’en 2021, l’association Sauvegarde du Retable de la Visitation est venue rencontrer les deux édiles municipaux pour discuter de la rénovation de cette œuvre de 12 mètres sur 8, Joseph Ruiz, premier magistrat de Beleymas, a vu dans l’initiative une « douce utopie”. « Nous avons accepté avec quelques hésitations », se souvient celui qui ne restera disposé que s’il reçoit « beaucoup d’aide ».
Le retable de la Visitation est aujourd’hui divisé en sept parties.
Nancy Lade
8 000 euros gagnés
Et pourtant, avec la mobilisation de la structure et l’aide de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), qui a recommandé de participer au concours Le plus grand musée de France, une première étape importante vient d’être franchie. Élise Rachez et Stéphane Moreau, couple de restaurateurs, ont passé une semaine au chevet de l’œuvre monumentale pour étudier l’état du retable et évaluer le coût de sa rénovation.
Si cette première opération, qui coûte plus de 11 000 euros, a été rendue possible, c’est grâce aux gains empochés auprès de la concurrence et au financement de la Drac. Le retable est arrivé premier du classement en Nouvelle-Aquitaine et troisième au niveau national. Mardi 11 juin, la Fondation pour la sauvegarde de l’art français et Allianz France, partenaire du concours, ont remis officiellement un chèque de 8 000 euros à l’association locale.
Enquêtes déco
«On observe d’abord la structure à l’oeil nu», explique Élise Rachez, en déplacement à Montauban. Ensuite, nous utilisons des scalpels pour réaliser de petites relevés sur chaque élément décoratif. Des observations plus détaillées dans notre atelier permettront de reconstituer l’histoire de l’œuvre et notamment les différentes couches de peinture. »
Déjà, les professionnels ont pu constater qu’il y avait eu « au moins trois interventions ». « Ce que nous craignons, c’est le décapage, car il est très difficile de retrouver l’état d’origine par la suite. »
Élise Rachez et Stéphane Moreau, le couple de restaurateurs, responsable de l’étude préliminaire.
Nancy Lade
Les experts rendront leur rapport en septembre, mais, de l’avis de Barbara Sibille, chef du service du patrimoine au Département et au conservatoire des antiquités et objets d’art, il faudra débourser plusieurs dizaines de milliers d’euros pour le projet de restauration. . « Ce retable est exceptionnel par sa construction et sa provenance. Nous avons un vrai devoir de conservation et de mémoire», estime le représentant de la Drac. Avec cette œuvre monumentale, c’est aussi l’histoire du couvent de la Visitation de Périgueux, détruit par la Révolution, qui a pu être fouillée.
« Ce retable est exceptionnel par sa construction et sa provenance »
Pour Édouard Perrin, président de l’association Sauvegarde du retable de la Visitation, les travaux ne font que commencer. Grâce à ses nombreuses activités et dons, la structure a déjà réussi à constituer une petite capacité d’investissement. Elle invite le public à la soutenir, samedi 29 juin à 20h30, pour un concert à l’église de Beleymas.
