« Préféreriez-vous que le cercueil de votre proche soit transporté à cheval ? » La question peut paraître inhabituelle. Cependant, cela deviendra de plus en plus courant dans la Manche. En effet, basée à Pierreville, Marie Travert, chef d’équipe, qui participait jusqu’ici principalement aux mariages et autres fêtes de village, vient d’acquérir un corbillard tiré par des chevaux datant de 1915.
« Il est en très bon état. Je viens de faire aménager l’intérieur pour qu’il soit homologué par les autorités compétentes. Nous avons notamment installé un rail pour que le cercueil soit parfaitement maintenu”, explique-t-elle. Ce transport funéraire à cheval est proposé depuis plusieurs jours par les pompes funèbres de Lepresle.
« L’idée est d’accompagner le cercueil à la fin du trajet, c’est-à-dire entre le funérarium et l’église ou entre l’église et le cimetière. Il s’agit de renouer avec la tradition mais aussi de retrouver la lenteur qui permet aux familles de prendre le temps de réfléchir derrière l’équipe. On sait aussi que la présence d’un cheval peut être particulièrement réconfortante. D’autant que les plus demandées seront sans doute les familles rurales, proches de la nature », poursuit Marie.
Lors des funérailles, la jument, un épi normand, sera tressée et, comme autrefois, recouverte d’un drap noir. Marie Travert proposera progressivement ses services sur tout le département. “La jument et le corbillard peuvent facilement être transportés en camionnette.”
L’offre est donc lancée, pour 500 euros par prestation. Et nul doute qu’elle répond aux attentes si l’on se fie au nombre de messages reçus par Marie ces derniers jours : « Beaucoup de personnes m’écrivent pour leur gratitude. » « Cela donne un sens profond à nos traditions », assure François, 68 ans, qui vient d’apprendre cette initiative.