pourquoi cette ruée des électeurs pour voter aux élections législatives ? – .

pourquoi cette ruée des électeurs pour voter aux élections législatives ? – .
pourquoi cette ruée des électeurs pour voter aux élections législatives ? – .

Comme tout le monde, Elsa, 33 ans, a été surprise par la dissolution de l’Assemblée et l’appel aux urnes les 30 juin et 7 juillet. « Je déménage la semaine avant le premier tour », explique-t-elle au Parisien. Elsa a donc dû donner procuration à une amie pour pouvoir compter dans ce vote. Et elle est loin d’être la seule.

Entre le 10 et le 16 juin, au total, 409 226 procurations ont été réalisées en France en vue des élections législatives anticipées, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur. Un chiffre six fois et demie supérieur au nombre de procurations établies lors des élections législatives de 2022, sur la même période.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la ruée vers ce processus électoral. D’une part, le court délai entre l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin et la tenue des élections législatives les 30 juin et 7 juillet. “Le caractère imprévu du délai joue un rôle”, souligne Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille.

Habituellement « on connaît à l’avance les dates des élections » et on peut agir en conséquence, estime Hugo Touzet, sociologue, « là-bas les gens sont surpris » alors que commencent les grandes vacances d’été, « ils ont des week-ends, des fins prévues, des mariages… »

“Un signe que cette élection présente de l’intérêt”

Dans ce contexte particulier, le grand nombre de procurations est-il nécessairement synonyme d’une participation croissante ? Les sondages l’indiquent pour l’instant, avec environ 63% d’électeurs aux urnes. “C’est une très grosse augmentation”, commente Hugo Touzet. Pour les élections législatives de 2022, ce chiffre était en effet de 47,51% au premier tour, 46,23% au second tour.

Mais ces nouveaux électeurs ne se retrouvent pas forcément dans les procurations. Ceux qui font cette démarche, “c’est l’électorat qui vote, pas les abstentionnistes”, souligne le sociologue Baptiste Coulmont, “la procuration ne mobilise pas les abstentionnistes”.

Le nombre élevé de procurations est « quand même le signe que cette élection présente un intérêt », note Hugo Touzet. En tête des intentions de vote se trouve en effet le Rassemblement national, qui pourrait donner naissance au prochain Premier ministre français, ce qui serait une première sous la Ve République.

Le sociologue souligne également que les élections législatives, qui ont normalement lieu après l’élection présidentielle, mobilisent généralement moins car « on a l’impression que tout est déjà décidé » avec le vote du président de la République. « Ici, nous sommes sur quelque chose de différent, c’est un nouveau paysage qui se reconstruit », estime-t-il.

« Une surmobilisation de l’extrême droite » possible

Les experts interrogés indiquent que la majorité sont des personnes très diplômées, d’un niveau social aisé qui font des procurations, ce qui ne correspond pas à la sociologie connue des électeurs RN. C’est le cas d’Elsa, qui a « peur de la montée de l’extrême droite ». Le nombre élevé de proxys pourrait donc être un indicateur d’un phénomène barrière au sein du RN.

Mais « on peut tout à fait s’attendre à une surmobilisation de l’extrême droite dans les urnes », nuance Rémi Lefebvre, qui rappelle également que l’électorat RN s’est transformé, avec plus de cadres parmi ses électeurs.

Il reste donc difficile pour l’instant de savoir comment le nombre élevé de procurations réalisées, voire l’augmentation de la participation, pourrait affecter les résultats de l’élection. Pour le professeur de sciences politiques, il faut rester « très prudent » sur les projections : « nous n’avons aucun point de comparaison ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Alex Dutilh, le gentleman jazz de France Musique, prend congé
NEXT La Guadeloupe occupe la dernière place du classement des taux de réussite au permis de conduire en France